Alors que la ministre de l'Éducation Nationale s'est rendue à Mayotte pour la rentrée scolaire, en mode "tout va bien", force est de constater que ce que nos adhérents nous disent ne colle pas avec l'analyse ministérielle.
La rentrée à Mayotte avait lieu le lundi 25 août 2025, la répartition des périodes de vacances scolaires étant différent pour tenir compte du climat de l’île. Cette rentrée fait suite à une année scolaire très fortement perturbée par le passage dramatique du cyclone Chido, en décembre 2024, suivi de peu par une tempête tropicale qui avait encore aggravé les dégâts. Cette catastrophe avait très fortement touché un système scolaire qui fonctionnait déjà en mode dégradé en raison d’une pression démographique particulièrement importante.
La scolarisation des enfants étrangers entravée
Nous sommes très inquiets des pressions exercées par des collectifs autoproclamés « citoyens » pour entraver la scolarisation des enfants étrangers présents sur le territoire. De tels collectifs bloquent des services publics, notamment des mairies, pour empêcher l’inscription des enfants dont les parents sont en situation irrégulière sur le territoire, ou tout simplement sont étrangers.
Pour la CFDT, une telle entrave au droit à l’éducation de tous les enfants, quelles que soient leur origine et la situation administrative de leurs parents, est tout à fait inacceptable.
La nouvelle rectrice de l’académie de Mayotte a rappelé son attachement à ce principe de la République. La CFDT s’en félicite et souhaite savoir de quels moyens elle se dotera pour le faire respecter.
Inquiétude sur la rentrée à Mayotte pour tous les personnels
Ces mêmes collectifs entravent sans doute, ou seront prêts à le faire de nouveau, le fonctionnement des services des étrangers à la préfecture, empêchant des personnes d’obtenir un titre de séjour, ou de renouveler leur titre de séjour.
L’académie de Mayotte ne peut se permettre de voir des personnels de tous métiers empêchés de travailler au service public de l’éducation faute de renouvellement de leur titre de séjour.
Il est essentiel que la rectrice, soutenue par la ministre et l’ensemble du gouvernement, puisse sécuriser les conditions de travail et de vie à Mayotte des contractuels de nationalité étrangère qui concourent au service public d’éducation. Le syndicat CFDT de l’académie de Mayotte a fait des propositions concrètes en ce sens.
Des malfaçons dans la reconstruction
Nous avons eu des alertes sur de nombreuses malfaçons que ce soit dans le cadre de la réparation de bâtiments publics ou de logements privés. Il convient donc d’une part d’anticiper les difficultés et les frais supplémentaires que ces malfaçons génèrent, mais aussi de mieux accompagner les bénéficiaires des travaux et d’accentuer les contrôles des prestataires. Il y a sans doute aussi à faire en termes de formations dans les métiers du bâtiment. De plus, compte tenu du manque d’empressement de certaines communes à procéder aux travaux nécessaires dans les écoles, nous demandons que l’État reprenne la main sur le bâti scolaire lorsque c’est nécessaire, comme le lui permet la loi d’urgence pour Mayotte.
Au-delà du bâti scolaire, nos collègues ont souvent été fortement touchés par les dégâts en ce qui concerne leur logement ou leurs moyens de transport. Toutes ses difficultés n’ont pas été résolues. Le principe d’une aide d’urgence permettant à ces collègues de faire face à la situation a été décidée, mais la deuxième vague de cette aide n’a toujours pas été perçue par tous ceux qui y avaient droits. Nous avons demandé à la ministre de résoudre au plus vite ce problème qui fait naître un grand sentiment d’injustice chez nos collègues.
Les conditions de travail particulièrement difficiles que rencontrent les collègues exerçant à Mayotte nécessitent une attention soutenue à leur situation. Avec le syndicat CFDT de l’académie de Mayotte, nous y serons très attentifs.