La CFDT Éducation Formation Recherche Publiques retrace un rapide historique sur les GRETA. Dans ce premier article, elle rappelle ce qui a bien fonctionné depuis la création des GRETA en 1973.
Les GRETA : une logique de coûts maitrisés
On a souvent entendu parler du miracle des Greta, mais qu’est-ce que le miracle des Greta ?
Face aux difficultés qu’ils rencontrent en ce moment, cela semble paradoxal de reparler de ce miracle. Mais, nous pensons, à la CFDT Éducation Formation Recherche Publiques, que réfléchir sur ce passé, sur les conditions qui ont été le terreau de la formation continue de l’Éducation nationale que nous pourrons être capable de discerner l’ADN, les fondements qui permettront de faire perdurer ce grand service public dont les actifs ont besoin !
La loi Delors, adoptée le 16 juillet 1971, a établi les bases de la formation professionnelle continue en France, en reconnaissant le droit à la formation tout au long de la vie pour les salariés. Dès 1973, les Greta ont pour mission de mettre à disposition des entreprises, les compétences et plateaux technique des établissements scolaires. Grâce aux Conseillers en Formation Continue, fonction créée ex-nihilo, les établissements regroupés par bassin d’emploi au sein des Greta, proposent des ingénieries de formation aux entreprises qui ont des demandes.
En s’appuyant sur les ressources et les personnels existants, il s’agit déjà bien de mettre en œuvre les formations dans une logique de coûts maitrisés, où les frais de structure sont modiques et le profit exclu. Cette sobriété permet déjà de répondre, à l’époque, de façon dimensionnée à la demande et aux besoins des territoires. Il s’agit aussi de faire profiter aux salariés et aux employeurs, des investissements publics et des ressources RH dédiés à la formation professionnelle des jeunes.
Alors bien sûr, les Greta vont répondre aussi aux demandes de formations, formulées par l’État :
- Stage Barre pour les jeunes,
- Reconversions suite à la crise,
- Ateliers de Pédagogie Personnalisée,
- Lutte contre l’illettrisme…
Les GRETA : un ancrage territorial
Lorsque la compétence sera attribuée par la loi aux Régions, Les GRETA répondront à leurs demandes. En effet une organisation si efficiente, si sobre en moyens pouvait bénéficier aux personnes fragilisées. Cette mission de service public aidera à la recherche d’une meilleure insertion sociale et d’un emploi.
Là encore, ce développement de l’activité des Greta se fait toujours à partir de la demande des territoires, réalisant un lien possible entre la demande sociale et les perspectives d’emploi sur un bassin de mobilité. C’est cette caractéristique, issu de leur ancrage territorial (populations comme employeurs) qui leur a permis de construire des dispositifs au dimensionnement adapté sur les aspects qualitatifs comme quantitatifs. Cela sera le gage de sobriété comme d’efficacité.
S’appuyant sur des compétences de pilotage, de gestion et d’organisation définies lors de la demande et non dictées par la conquête de marchés, ni par des injonctions venant de l’administration centrale, ils déploient les moyens justes les plus adaptés :
- Adapter la taille et l’organisation des structures aux réalités qui les entourent
- Impulser de l’agilité (avant l’heure) et de la réactivité
- Permettre aux CFC de pouvoir écouter les partenaires : publics, recruteurs, professionnels
- Répondre à des enjeux de professionnalisation à moindre coût.
Au moment des crises de ces cinquante dernières années, les Greta ont toujours su répondre présents aux côtés des pouvoirs publics. Ceci, afin de mettre en œuvre les politiques de l’emploi à moindre coût. Cela semblait normal, naturel dans leur mission et ils savaient le faire !
Le “miracle Greta”, c’est une ingénierie publique au service de l’intérêt général, réactive sans être marchande, souple sans être désorganisée, ancrée dans la réalité sociale et économique des bassins d’emploi.