La Bibliothèque nationale de France (BnF) a besoin d'espace pour ses collections. Si la CFDT-CULTURE soutient le principe de la création d'un nouveau pôle, elle s'interroge fortement quant aux conséquences liées au redéploiement des personnels.
Déclaration des représentants CFDT-CULTURE
La Bibliothèque nationale de France (BnF) a choisi la ville d’Amiens pour y implanter le nouveau pôle regroupant le conservatoire national de la presse et le centre de conservation pour les collections.
La CFDT-Culture soutient le principe de la création de ce pôle, mais s’interroge fortement quant aux conséquences liées au redéploiement des personnels qui étaient affectés précédemment sur Sablé-sur-Sarthe (72), Bussy-Saint-Georges (77) et Paris.
Après la rénovation du quadrilatère Richelieu, il s’agit d’un nouveau défi d’envergure pour cette institution.
Pourquoi ce choix de lieu pour ce nouveau pôle de la BnF ?
Le choix définitif de la ville d’Amiens, après étude des 72 dossiers déposés, pour l’implantation du futur centre nous semble répondre aux exigences formulées dans l’appel à manifestation d’intérêt, notamment en matière de capacités de financement du projet, au titre d’une convention tripartite signée entre la BnF, l’État et les collectivités locales.
Mais aussi en termes de proximité avec Paris, de qualité des infrastructures routières et de transports.
Il faut encore souligner le dynamisme et la richesse de l’offre culturelle locale, ainsi que les facilités accrues de développer des initiatives communes sur ce plan entre la BnF et les institutions du lieu.
« Néanmoins, nous déplorons que ce projet ait pour conséquence la fermeture des centres de conservation actuels de la Bibliothèque nationale de France à Sablé-sur-Sarthe et Bussy-Saint-Georges. »
Plus que l’abandon pur et simple de ces sites, il aurait été plus judicieux d’améliorer l’existant en développant l’ensemble des potentialités.
En effet, l’actuel centre technique de Bussy-Saint-Georges présente toutes les qualités attendues : un espace foncier pouvant accueillir d’autres bâtiments pour accroître la capacité de stockage actuelle (prévu dès la construction/livraison des bâtiments, en 1995), des ateliers de restauration, de numérisation, de traitement des collections audiovisuelles, une chaîne sanitaire ainsi qu’un laboratoire d’assistance scientifique et technique.
D’une part, nous continuons à penser que la construction de nouvelles unités de stockage constituerait un effort financier bien moins important que le coût prévu pour le futur centre, estimé entre 70 et 90 millions d’euros.
D’autre part, il n’est pas certain que le site de Bussy-Saint-Georges, dont la conception est très particulière, puisse être destiné à un autre usage que celui qui est le sien actuellement. Cela constituerait, outre un gaspillage conséquent de l’argent public, un gâchis environnemental non négligeable.
Nos positions et revendications
La CFDT-CULTURE demande que toutes les étapes de la construction du futur pôle ainsi que la programmation des activités fassent l’objet d’un examen régulier dans les instances ad hoc. En effet, le contour des missions allouées est encore très flou ainsi que la gestion future de l’emploi.
La CFDT-CULTURE sera attentive au maintien de l’activité des sites de Bussy et de Sablé jusqu’à leurs fermetures — prévues à partir de 2028 — ainsi qu’à l’accompagnement RH de l’ensemble des agents qui doivent trouver des réponses précises à leurs perspectives de carrière.
Paris, le 6 décembre 2021
CFDT-CULTURE
61 rue de Richelieu |