La formation des apprentis dans les Établissements Publics Locaux d'Enseignement doit permettre une équité de traitement entre tous les jeunes. Elle apporte une diversité de modalités pour accompagner les parcours des jeunes. Cette mission de l'équipe pédagogique doit être mieux reconnue.
La loi de 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel a libéralisé la formation des apprentis en modifiant son mode de financement (coût contrat versé aux Centres de Formation d’Apprentis pour chaque jeune) issu d’une taxe formation professionnelle collectée auprès des entreprises par l’URSSAF.
Depuis 2018, une libéralisation de la formation des apprentis
Auparavant, la Carte des formations des apprentis était de la compétence des Régions et financée via des subventions. Depuis, de nombreux CFA ont été créés en proposant des offres privées en concurrence avec les offres publiques et privées déjà existantes.
Dans l’Éducation nationale, cette réforme s’est traduite par un développement disparate, laissé à l’initiative des Recteurs. Résultat ? Une grande hétérogénéité entre les académies, des logiques de financement divergentes, et une absence criante de pilotage national. Son développement et sa gestion sont parfois portés par le réseau des Greta, parfois par des CFA académiques intégrés dans des Groupement d’Intérêt Public pilotés par les rectorats.
La CFDT Éducation Formation Recherche Publiques a alerté à plusieurs reprises auprès du ministère sur les conséquences de ces disparités. Dans les remontées de ses militant.es et de ses adhérent.es, on peut en effet facilement constater cette grande diversité des modalités d’accompagnement et de financement des différentes parties prenantes de l’apprentissage, au sein des EPLE comme des Greta.
7 ans après, où en est-on ?
La CFDT fait aujourd’hui le constat que depuis 7 ans rien n’a été fait ni pour harmoniser ce fonctionnement divergent, ni pour une gouvernance nationale des acteurs de l’apprentissage. Nous regrettons que l’ensemble des personnels qui pourraient concourir à son bon fonctionnement ne soient pas systématiquement associés. Nous constatons même parfois de la concurrence entre les établissements et les Greta ou de la préférence de l’un sur l’autre sans volonté de complémentarité entre les voies de formation.
En réponse à notre proposition de groupe de travail sur la question, Madame La Ministre Carole Grandjean (apparemment consciente de cette « situation ») nous avait répondu vouloir d’abord faire un état des lieux, dont nous n’avons jamais eu d’échos par la suite.
Les revendications de la CFDT pour la formation des apprentis
La CFDT rappelle son attachement à ce que les meilleures conditions soient mises en place pour accompagner les lycéens qui choisissent l’alternance dans une étape de leur parcours. Les équipes pédagogiques doivent disposer de moyens et d’une valorisation de leur investissement dans l’accompagnement de ces parcours qui enchaînent parfois les deux modalités.
L’apprentissage représente une modalité qui peut être utile pour certains profils de jeunes, mal orientés, décrocheurs ou qui ne s’épanouissent pas dans la voie scolaire. Cependant, cela ne doit pas se traduire par une désorganisation des sections scolaires.
La CFDT plaide aussi pour la mise en place de sections dédiées apprentissage dès que c’est possible. Celles-ci peuvent permettre d’enrichir les relations avec les professionnels dans l’intérêt des lycéennes et lycéens. Ces échanges réciproques entre les entreprises et les lycées professionnels peuvent aussi faciliter l’accueil des lycéennes et lycéens en stage et contribuer à leur insertion professionnelle.
Redéfinir les modèles mis en place
Au moment où le financement de l’apprentissage est en question, où des effets d’aubaines sont suspectés de la part de certains CFA ou employeurs, nous pensons qu’il est nécessaire de redéfinir les modèles mis en place dans nos académies et de mettre en avant le service public. La formation des apprentis fait partie historiquement des missions des Lycées Professionnels. Nous revendiquons la qualité pédagogique des formations et la sécurisation des parcours de chaque jeune.
La CFDT va bientôt reprendre le travail avec le Ministère et le Haut-Commissaire à l’Enseignement et à la Formation professionnels, Eric Garnier, pour faire avancer ses revendications sur le sujet.