Les bibliothèques universitaires, véritables piliers du savoir et de la recherche, subissent de plein fouet les coupes budgétaires imposées à l’enseignement supérieur et de la recherche.
Face à une réduction drastique des financements, les BU peinent à remplir leur mission, mettant en danger l’accès des étudiants et chercheurs aux ressources académiques.
Moins de moyens, moins de services dans les BU
Dans plusieurs universités, les bibliothèques universitaires voient leur budget amputé, impactant directement leurs capacités d’acquisition d’ouvrages, d’abonnements à des revues scientifiques et d’accès aux bases de données numériques. À la bibliothèque inter-universitaire de la Sorbonne (BIS), une baisse de 40 % du budget menace directement l’achat de nouveaux ouvrages et le renouvellement des ressources électroniques indispensables aux chercheurs(Archimag).
Outre les collections, le personnel est aussi affecté. Moins de moyens signifie souvent moins de recrutements, voire des suppressions de postes, ce qui entraîne une réduction des horaires d’ouverture et un accès plus limité aux services d’accompagnement documentaire. Dans certaines universités, des fermetures temporaires sont envisagées pour pallier le manque de personnel.
Un impact sur la réussite des étudiants et la recherche
Les bibliothèques universitaires jouent un rôle clé dans la réussite des étudiants. Elles ne sont pas seulement des lieux de lecture, mais aussi des espaces de travail essentiels où les étudiants préparent leurs examens et leurs mémoires. La réduction des horaires et des acquisitions met directement en péril la qualité de l’enseignement.
La bibliothèque universitaire d’Angers (BUA) fait face à une crise budgétaire sans précédent, entraînant une dépendance accrue au numérique et des ajustements dans les services, affectant les conditions d’étude des étudiants.
Pour les chercheurs, la situation est critique : l’accès limité aux revues et bases de données freine la production scientifique et affaiblit la position des universités françaises à l’international. Et ce, alors même que les personnels des bibliothèques, pourtant piliers de la recherche, restent exclus du repyramidage prévu par la LPR.
Des mobilisations pour sauver les BU
Face à cette crise, de nombreuses voix s’élèvent. Des universitaires, des étudiants et des syndicats dont la CFDT Éducation Formation Recherche Publiques dénoncent l’impact des coupes budgétaires et appellent à un financement pérenne des bibliothèques universitaires.
Si aucune solution n’est trouvée, c’est l’ensemble du système universitaire français qui risque de se fragiliser durablement.
Les restrictions budgétaires affectent gravement le fonctionnement des BU, compromettant leur capacité à fournir des ressources essentielles aux étudiants et aux chercheurs.
Réactions de l’ADBU
L’Association des Directeurs et personnels de direction des Bibliothèques Universitaires et de la documentation (ADBU) exprime de vives inquiétudes face à cette situation. Sandrine Gropp, présidente de l’ADBU, alerte sur le risque de rupture d’égalité entre étudiants et chercheurs, soulignant que les crédits stagnants ou en baisse, conjugués à l’augmentation des coûts, rendent difficile la continuité des services documentaires.
En 2014, une enquête de l’ADBU révélait déjà un appauvrissement des fonds documentaires, menaçant la réussite étudiante et la qualité de la recherche.
Conséquences sur les services
Les compressions budgétaires entraînent la suppression d’abonnements à des périodiques et des bases de données, une révision à la baisse des acquisitions et des relations tendues avec les éditeurs. Ces restrictions affectent la qualité des services offerts aux usagers, notamment les étudiants et les chercheurs. Ce constat n’est d’ailleurs pas nouveau puisque l’Inspection Générale des Bibliothèques(IGB) l’avait déjà souligné dans son rapport de 2016.
En somme, les bibliothèques universitaires sont confrontées à des défis majeurs en raison des restrictions budgétaires, mettant en péril leur rôle essentiel dans le soutien à l’enseignement et à la recherche. Ces contraintes affectent également les conditions de travail des personnels, déjà fortement sollicités.
Il est donc crucial pour la CFDT que des mesures soient prises pour garantir leur financement, leur bon fonctionnement et le respect des conditions de travail des collègues qui y œuvrent au quotidien.