Le Ministère de l'agriculture vient de rénover le certificat de spécialisation "pilote de machine de bûcheronnage" de niveau IV. Cette formation a été demandée par les professionnels du secteur forêt, et les perspectives d'embauche sont élevées. Le Sgen-CFDT a voté pour cette rénovation.
Un certificat de spécialisation (CS) atteste que son détenteur a obtenu une qualification professionnelle spécialisée. Ce certificat sanctionne l’acquisition de compétences professionnelles reconnues. Le référentiel de CS « pilote de machine de bûcheronnage » se compose d’un référentiel dit « professionnel » présentant les activités pour lesquelles la certification est proposée, le contexte, le type d’emplois visés. Il y a aussi un référentiel dit de « compétences » décrivant les situations professionnelles significatives placées dans des champs de compétences. Trois réunions paritaires ont été organisées afin de faire évoluer ce texte. Cette rénovation a été faite à la demande des professionnels de la filière bois. Le nombre d’emplois et les perspectives d’embauche à venir sont importants.
Un certificat de niveau IV qui intègre l’agroécologie
C’est une formation ciblant les titulaires d’un diplôme de l’aménagement et de l’agroéquipement de niveau IV (Bac). Elle cible aussi les personnes ayant une expérience professionnelle d’au moins trois ans dans ce secteur d’activités. Ce certificat vise directement l’insertion professionnelle. Le Bac pro « forêt » et le brevet professionnel de responsable d’exploitation agricole (BPREA) « responsable de chantier forestier » sont les diplômes de référence. Ce diplôme sera inscrit au RNCP.
Trois champs de compétences ont été formalisés : le réglage de la machine, l’exploitation de la parcelle, la maintenance de la machine. La durée de cette formation est de 24 semaines. 12 semaines auront lieu en centre de formation et 12 semaines minimum en milieu professionnel. Pour l’apprentissage, la durée du contrat sera de un an.
Le permis B ne sera pas exigé
L’administration souhaitait que les futurs formés justifient de la possession d’un permis de catégorie B. Le Sgen-CFDT est intervenu pour indiquer que l’obligation d’avoir le permis B est une mauvaise réponse à un vrai problème : celui de la sécurité. Actuellement, les conducteurs d’un tracteur ne sont pas soumis à une telle obligation, pourtant ils empruntent les voies publiques. Ce sera très rarement le cas pour ces machines de bûcheronnage (qui sont convoyées sur plateforme et empruntent rarement une route). Pour le Sgen-CFDT, il aurait été plus opportun d’obliger les futurs conducteurs à passer un CACES ou son équivalent. L’administration a validé la proposition du Sgen-CFDT et n’exigera pas la possession d’un permis B.
Ce CS pilote de machine de « bûcheronnage » ouvrira en 2019
La mise en œuvre de cette formation débutera à partir de janvier 2019. Les centres seront obligés de former les apprenants à la conduite (en vrai) des machines de bûcheronnage pendant la formation (en plus d’un simulateur). Le Sgen-CFDT est intervenu pour demander qu’une durée minimale de formation sur machine en centre soit exigée. L’administration a validé cette proposition et propose une durée de 3 semaines. Enfin, il convient de signaler qu’au regard du coût d’achat de ces machines (plusieurs centaines de milliers d’euros), il est probable que peu de centres en France soit en mesure de proposer cette formation.
La commission paritaire consultative a voté comme suit : 3 abstentions, 20 Pour.