Lors du précédent CSE le Sgen-CFDT avait rappelé que la question des rémunérations, tout au long des carrières mais aussi tout au long de la vie, était un sujet évidemment essentiel qui impactait notamment la problématique du recrutement.
une tension sociale forte, des signes d’exaspération et de stress
Or, le projet de réforme des retraites est également impactant sur ce point, et tel qu’il se profile à la date d’aujourd’hui il reste insatisfaisant.
Si un certain nombre de signaux nouveaux ont été donnés par le gouvernement, et dans notre champ professionnel par le ministre de l’Éducation nationale, le flou reste trop important et il est désormais urgent que des signaux positifs plus forts soient donnés.
Ces signaux doivent être plus forts, car parallèlement à cette tension sociale forte, les signes d’exaspération et de stress des personnels qui font face à des réformes conçues dans la précipitation et le manque d’anticipation sont de plus en plus palpables.
la longue liste, trop longue liste des dysfonctionnements
Pour ne citer que quelques dysfonctionnements dans la longue liste, trop longue liste des dysfonctionnements, retenons en six :
– L’absence d’avancées significatives sur la question de le direction d’école, question pourtant centrale et récurrente pour les écoles.
– La réforme de la voir professionnelle, où l’on constate que les choix faits par les établissements dans la mise en œuvre de la réforme ne passent pas par les instances de dialogue et de concertation que sont les conseils pédagogiques par exemple.
– Le dispositif d’évaluation des élèves pour le baccalauréat général et technologique, d’une complexité effarante et qui laisse les acteurs de terrain démunis et désabusés alors même que ceux-ci n’ont toujours aucune garantie d’être rémunérés pour assurer les corrections chronophages des épreuves d’E3C.
– Les conseils de classe de 1ère directement impactés par la réforme vont débuter dans quelques jours et risquent d’être vidés de leur rôle pédagogique et opérationnel. Tout cela par manque d’anticipation et de clairvoyance de la part des initiateurs de la réforme.
– Les programmes des classes de seconde et de première qui avaient été estimés trop lourds et inadaptés par les représentants des personnels unanimes, s’avèrent effectivement… trop lourds et inadaptés. De nombreux élèves se découragent, et l’exemple des difficultés rencontrées par des élèves dans la spécialité mathématique n’est malheureusement pas le seul exemple.
– Les effets de la loi du 5 septembre 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel provoquent des séismes au sein des CFA publics puisque les personnels enseignants voient leurs services devant élèves passer de 648 heures à 810 heures annuelles. Quel est le secteur professionnel qui accepterait de voir sa charge de travail augmenter de 25 % sans aucune contrepartie ? Alors que l’apprentissage public accomplissait une mission essentielle pour lutter contre la sortie sans qualification du système scolaire !
Le Sgen-CFDT appelle le ministre de l’Éducation nationale à un sursaut. Sursaut pour retrouver la confiance perdue du monde enseignant, sursaut pour favoriser les espaces de dialogue au plus proche des acteurs de terrain, sursaut pour prendre toutes les mesures nécessaires au retour de la sérénité au travail, condition indispensable pour assurer un service public de qualité.