Communiqué de Presse n° 03 du 1er septembre 2015
Notre système d’enseignement et de formation agricole a depuis longtemps prouvé son efficience et montré son dynamisme dans un paysage scolaire qui a finalement peu évolué sur ses fondamentaux, excepté la tentative faite par V. Peillon de relancer une réflexion de fond sur les finalités du système et sa structuration (loi de refondation de l’école).
Cette réussite reconnue par tous reposait sur une recherche pédagogique appliquée efficace car près du terrain, une volonté affichée d’innover, une grande polyvalence des équipes pédagogiques et éducatives, une taille humaine permettant la gestion la plus fine possible, une réactivité aux évolutions économiques du monde rural grâce à une forte implication dans le territoire et enfin des moyens adaptés aux besoins des établissements. Les réformes successives, une politique plus fondée sur la réussite et l’insertion ont conduit l’ensemble du système vers des évolutions importantes qui ont profondément modifié le lycée et feront de même demain avec le collège. Ceux qui développaient une vision apocalyptique de ces rénovations devraient méditer sur les taux de réussite aux bacs agricoles 2015 notamment pro et techno qui après un tassement retrouvent des pourcentages très honorables (85% de reçus).
Rentrée 2015 EAP : en demi-teinte
Ces bons résultats et l’augmentation importante du nombre de diplômés (environ 5000 diplômés de plus par session qu’avant la rénovation de la voie pro) montrent le bien-fondé de cette dernière réforme. Pour autant le nouveau souffle attendu après la nomination du ministre Le Foll tarde à venir alors que de son côté, l’Education nationale porte une vision de l’avenir de son système de formation plutôt encourageante. Si tous les projets sont loin de faire l’unanimité, de nouveaux dispositifs sont mis en place qui devraient inciter l’enseignement agricole à aller plus loin dans l’innovation.
Les moyens pour mettre en place des dispositifs d’accompagnement individualisé qui soient plus efficaces manquent cruellement. L’acquisition progressive des diplômes qui devait être une mesure emblématique de la loi d’avenir accouche aujourd’hui d’une demie-mesure visant tout juste à corriger les échecs à l’examen terminal alors qu’il aurait fallu rapidement mettre en place un système de validation des acquis au cours de la formation.
Rentrée 2015 EAP : « devrait mieux faire »
La politique de seuils qui continue d’être appliquée au recrutement d’élèves pénalisera lourdement les établissements dans leur développement comme les familles dans leur souhait d’inscrire leurs enfants dans l’enseignement agricole. Si la réforme du service enseignant ne modifie pas profondément la relation pédagogique et l’organisation de l’établissement en redistribuant par exemple l’ensemble des décharges dites statutaires (heure de première chaire, quart d’heure TS) au bénéfice de toutes les filières et tous les niveaux de formation, nous courons le risque de continuer à figer le lycée pour de nombreuses années.
L’enseignement agricole a su dans le passé avec un système national d’appui efficace et réactif prendre des tournants utiles à la réussite de tous (modularisation des enseignements, autonomie des EPL, mise en place du CCF et de la pluri-disciplinarité..). Si nous voulons qu’il continue à agir dans ce sens il va falloir sérieusement mobiliser la communauté éducative en lui traçant des perspectives encourageantes pour l’avenir, en reconnaissant la valeur de son engagement et en stabilisant l’emploi des plus fragiles. Un nouveau défi à relever pour le Ministre, un engagement évident pour le Sgen-CFDT.