Lors du CTM du 9 novembre 2017, le ministre de l'agriculture et de l'alimentation, Stéphane TRAVERT, est venu présenter sa feuille de route aux organisations syndicales. Ses priorités, l'agroécologie et des rapprochements dans l'enseignement supérieur.
Les conséquences pour le secteur de l’enseignement
La feuille de route du ministre de l’agriculture, élaborée par Matignon, fait suite à un long dialogue avec le Ministre et son Cabinet. Elle présente les priorités de notre Ministère pour la mandature en cours.
Action publique 2022
Les éventuels grands changements, sur les missions et les structures, ne sont pas annoncés dans cette feuille de route. Ces derniers seront décidés dans le cadre de la procédure « action publique 2022 » pilotée par Matignon et par le Président dont les objectifs affichés sont la réduction des déficits budgétaires et la « modernisation » de l’action de la fonction publique.
La CFDT craint fort que ce processus fonctionne comme la RGPP ou la MAP des gouvernements précédents.
Enseignement agricole et rigueur budgétaire
Le secteur de l’Enseignement Agricole Technique et Supérieur, ne devrait pas être touché par la prochaine rigueur budgétaire, mais une vigilance est de mise.
En effet l’Enseignement Agricole Technique et Supérieur est une des quatre priorités du ministre de l’agriculture, la feuille de route reconnaît son efficacité et s’engage à le « consolider ». Le transfert de l’enseignement professionnel vers les Conseils Régionaux n’est pas du tout évoqué et n’interviendrait donc pas pendant cette mandature. L’enseignement agricole est appelé à s’adapter pour répondre aux « besoins nouveaux des entreprises et des territoires ».
Attractivité des métiers
La feuille de route indique qu’il faut assurer l’attractivité des emplois et des métiers de l’enseignement.
La CFDT ne peut qu’approuver cette dynamique pour augmenter l’attractivité de nos métiers.
Matignon fait le constat que, vu les salaires et les conditions de travail, les candidats aux concours, pour intégrer notre Ministère sont de moins en moins nombreux.
Rapprochements d’Établissements dans l’Enseignement Supérieur
Pour l’Enseignement Supérieur, le ministre de l’agriculture souhaite mettre à l’étude rapidement « le rapprochement des écoles nationales vétérinaires, d’une part, et des écoles agronomiques d’autre part ».
Pour la CFDT, les rapprochements proposés ressemblent à une fuite en avant dangereuse dans le contexte de fragilité des établissements d’Enseignement Supérieur Agricole. Nous doutons fort que ces rapprochements améliorent la visibilité internationale et génèrent des gains budgétaires.
Avant de refaire de la chirurgie administrative, il conviendrait d’établir un bilan objectif, transparent et partagé des conséquences humaines, financières et scientifiques des dernières fusions.
Agroécologie
La CFDT regrette que la feuille de route, soit très timide sur les aspects agro-environnementaux. Cette feuille de route ne conforte pas la dynamique vers l’agroécologie, elle ne reprend que l’effort de lutte contre le changement climatique.
L’intérêt de l’agroécologie est pourtant incontestable : produire/transformer/consommer autrement et enseigner à la formation aux changements de pratiques.
Suite à l’interpellation de la CFDT, le Ministre a dit cependant que sur le volet agroécologique, il s’inscrivait dans la continuité et poursuivrait les efforts de la loi d’orientation.