Le projet de décret créant la mission de professeur référent a été présenté au CSE le 9 avril. Il constitue une avancée dans la définition des missions de suivi et d'accompagnement mais ne prévoit pas les compensations nécessaires pour les reconnaître et les rendre plus attractives...
Le décret créant la fonction de professeur référent s’inscrit dans le cadre des missions d’accompagnement et de suivi des parcours des élèves dont nous n’avons pu que constater l’importance dans cette période particulièrement perturbée.
Missions du professeur principal : les limites de la circulaire de 2018
En 2018, le Sgen-CFDT avait pointé les limites de la circulaire redéfinissant les missions du professeur principal surtout à l’heure de la diversité des situations à suivre : le suivi scolaire (notamment avec l’arrivée de la réforme du lycée), les adaptations des élèves à « besoins particuliers », les comportements de harcèlement, d’atteinte à la laïcité…
Nous avions proposé que la circulaire soit réduite aux principes des missions d’accompagnement scolaire, afin de laisser le « pratico-pratique » à l’intelligence des acteurs. C’est-à-dire faire confiance à la professionnalité des enseignants.
Nous avions souhaité aussi, au moins en expérimentation, que soit ouverte la possibilité de mettre en place du tutorat (multi-âges par exemple), pour mieux accompagner les élèves. Il a fallu attendre qu’on constate les effets de l’éclatement du groupe classe en 1ère et Terminale, et le refus (parfois massif) d’assurer cette mission par les enseignants, pour enfin avancer sur ce dossier.
Professeur référent : un projet qui répond partiellement aux demandes du Sgen-CFDT
Le projet de décret au CSE du 9 avril est issu d’une proposition du comité de suivi de la réforme du bac et du lycée de janvier 2020. Il répond au moins partiellement à nos demandes :
- en rendant possible un accompagnement centré sur des groupes d’élèves sur tout ou partie du cycle terminal du lycée LGT,
- en n’imposant rien et en laissant ce choix d’organisation à l’initiative des équipes éducatives,
- en reconnaissant et en sécurisant a posteriori les démarches engagées dans bon nombre de lycées.
Le Sgen-CFDT aurait souhaité élargir cette liberté de choix au-delà du seul cycle terminal du LGT au moins aux classes de 2de GT, et pourquoi pas aussi aux classes de lycées professionnels et de collèges.
En parallèle, il est désormais urgent de réinventer les conseils de classe, eux aussi de plus en plus inadaptés aux diversités de situations et de suivis actuels des élèves. Une réflexion sur l’articulation entre un suivi d’élève plus personnalisé et des regards croisés des membres des équipes pédagogiques doit être menée.
Une avancée dans la définition et la reconnaissance des missions d’accompagnement et de suivi…
Pour autant ce projet est bien une avancée dans la définition des missions liées à l’accompagnement et au suivi des parcours des élèves par des équipes pluri-professionnelles, et c’est pourquoi nous avons voté « pour » ce texte.
…mais un effort budgétaire est nécessaire pour les rendre attractives.
Néanmoins, il laisse pendante la question de la reconnaissance et de l’attractivité de ces fonctions. La réalité des établissements est aujourd’hui une difficulté croissante à trouver des professeurs principaux. Sans revalorisation indemnitaire et intégration dans le temps de service, le problème sera identique pour trouver des professeurs référents. Il faut se donner les moyens de reconnaître les missions d’accompagnement et de suivi des parcours des élèves, et ça implique un effort budgétaire.