La Cour des comptes vient de rendre un rapport thématique intitulé : "gérer les enseignants autrement". Une réforme qui reste à faire et un rapport qui arrive quelques mois après l'arrivée de Jean-Michel Blanquer à la tête du Ministère de l'Éducation nationale.
Point de vue. Ce rapport de la Cour des Comptes vient faire un état des lieux, du point de vue de la gestion du personnel et des objectifs nationaux à atteindre.
13 recommandations de la Cour des Comptes pour aborder tous les aspects de la gestion de la profession
Le rapport s’avère très critique sur un certain nombre de choses mises en place sous la précédente mandature. Selon le rapport, les mesures prises n’ont pas donné les résultats escomptés. Le rapport vient donc soumettre 13 recommandations, allant de la formation à la gouvernance ou encore à la nécessaire continuité scolaire entre les différentes strates de notre système scolaire.
Pour le Sgen-CFDT, une vision comptable de la profession
Pour le Sgen-CFDT, c’est avant tout une vision comptable. Le rapport vient resservir de vieilles recettes éculées et pour partie fausses car décontextualisées. La Cour des Comptes oublie encore une fois que les enseignants travaillent sur de l’humain et que la « rentabilité de l’éducation » est difficilement mesurable. Elle omet aussi, en parlant d’absentéisme, de souligner que les enseignants sont une population plus exposée aux maladies, de par sa proximité avec les enfants. D’autre part, le nombre moyen d’absences maladie d’un enseignant est de 6,6 jours par an et par agent, des agents majoritairement féminins et ayant moins de 40 ans. C’est, comme le dit le ministère, le système lui même qui engendre des absences face aux élèves (formation, jury et réunions institutionnelles). Avec ces données, cela porte le chiffre à 11,4 journées. Ceci est malgré tout moindre qu’aux ministères de la Justice, de l’Intérieur ou de Bercy.
Rémunération des enseignants
Il en va de même pour la rémunération et notamment pour les enseignants du premier degré. Dire ainsi que les enseignants des écoles ont pu bénéficier d’une forte augmentation de leur revenus de par la mise en place de l’ISAE et que cela n’a pas servi « la hausse des résultats des élèves », c’est oublier un peu vite que la mise en place de cette indemnité était un rattrapage par rapport à leurs homologues du second degré, et ce depuis la création du statut de professeurs des écoles il y a… 27 ans.
Des choses positives cependant
Néanmoins, tout n’est pas à jeter ! Il convient de prendre en effet en considération certaines recommandations qui, selon le Sgen-CFDT, vont plutôt dans le bon sens. Ainsi, ramener plus de proximité dans la gestion de certaines problématiques : le remplacement, le fait de donner un rôle central à l’équipe pédagogique en développant l’évaluation collective sont plutôt des propositions qui permettraient d’amener une plus grande autonomie des équipes. Mais tout cela ne peut passer que par une confiance accrue envers le professionnalisme des enseignants.
Mais attention à leur mise en oeuvre par le Ministère
Pour le Sgen-CFDT, il faut cependant être prudent quant à la manière dont le ministre va interpréter ces recommandations et souhaiter les mettre en œuvre. L’histoire récente prouve qu’il ne retient que ce qu’il veut bien et que seule sa vision est recevable.