Pour les GRETA, la CFDT plaide pour une refondation basée sur la confiance, la décentralisation et la gouvernance partagée. L'enjeu est de préserver un outil public essentiel à la formation et à la reconversion des actifs.
Que faire pour refaire vivre l’esprit Greta ? Vaste question alors que de plus en plus de Greta sont en difficultés face à la baisse des commandes publiques. Cela fragilise davantage des organisations déjà en difficultés.
La solution est-elle dans un GIP ?
Pour la CFDT, l’intégration d’un GRETA au sein d’un GIP (ou Gipéisation), comme cela a été mis en œuvre à Nice (Greta du Var) ou à Toulouse (Greta Midi Pyrénées Nord), soulève plusieurs questions. En effet, cette transformation n’offre pas toutes les garanties pour les personnels et pour la formation continue.
L’organisation en service du GIP, certes, offre une certaine sécurisation financière. Mais cela donne lieu à un renforcement du processus d’administration. Par exemple, l’apprentissage dans les CFA portés par les GIP, donne lieu à une distribution de dividendes sans attente d’activités des acteurs en contreparties. Ce « business model » hors sol ne correspond pas à l’économie complexe de la formation continue. La caporalisation des CFC, devenus CFP satellites des DDFPT, les prive de leur crédibilité et de leur légitimé à servir d’interface entre l’établissement et l’écosystème emploi/formation du territoire.
Refaire vivre l’esprit GRETA grâce à des équipes de proximité
La CFDT a toujours plaidé pour des équipes de proximité fédérées. Celles-ci regrouperaient des CFP et des chef d’établissements, au sein d’une antenne ou d’une agence, peu importe. Mais elles seraient autonomes dans leurs initiatives et prises de décisions face aux demandes et réalités de leur territoire. Ceci, afin de retrouver l’esprit « Bottom Up » qui a fait la pertinence et la réussite des Greta.
Bien sûr, cette organisation multi sites disposerait d’une structure support, dotée d’une équipe de Direction dédiée à profil, nommée par le Recteur, parmi des proviseurs et gestionnaires de l’Académie. Cela offrirait des garanties de bonne gestion administrative et d’uniformisation des conditions de travail par une gestion des RH capable de construire le dialogue social dont nos grosses structures sont dépourvues aujourd’hui !
Cette organisation replacerait le CFP au cœur de son métier de conseil interne et d’interface avec le territoire.
Mais visiblement, ces préoccupations ne semblent pas être celles du Ministère, de la Dgesco ou des Rectorats. Aujourd’hui, ils sont plus tournées vers l’uniformisation, l’administration des moyens, dans une synergie plus issue d’une pensée magique que d’une réalité de terrain. Les injonctions descendantes et déphasées des demandes et besoins locaux épuisent et agacent les acteurs de terrain. Ils perdent le sens de leur mission.
Redonner du sens aux missions des GRETA
Nous pourrions rejoindre les rapports de l’inspection générale sur le diagnostic des difficultés des GRETA. Diagnostic que l’on partage, mais soit dit en passant, que la Dgesco n’a pas voulu publier. Mais on ne peut s’accorder avec leurs préconisations qui proposent des solutions drastiques, elles-mêmes hors sol, comme un passage systématique en GIP. Cela ne garantit pas, à lui seul, les conditions de réussites attendues pour être à nouveau efficace !
Il faut refonder la gouvernance des Greta et la CFDT y est prête. On ne doit pas se contenter de réactions et de fuites en avant.

Les territoires ont besoin des Greta ! Les demandeurs d’emploi et les salariés ont besoin des Greta ! Les personnes éloignées de l’emploi ont besoin des Greta ! Les partenaires Emploi Formation ont besoin des Greta ! France travail, les Missions locales, les transitions pros, les Conseillers en Evolution Professionnelle ont besoin des Greta ! Les Ingénieurs de parcours VAE ont besoin des Greta ! Les acteurs de l’économie sociale et solidaire (ESS) ont besoin des Greta !
Tous les acteurs du territoire veulent le Greta qu’ils ont connu, accessible et réactif, avec ses valeurs de service public. La CFDT veut se battre pour refaire vivre l’esprit GRETA :
- Maintenir ce bien commun
- Le préserver des stratégies financières boiteuses, des ambitions personnelles délétères
- Faire perdurer l’outil de formation continue historique
- Lui permettre de poursuivre ses missions d’accompagnement des actifs
- Travailler au sein d’un maillage territorial adapté aux enjeux des reconversions, des transitions, et de la montée en compétences des différents publics.