Les nouveautés pour les 4ème et 3ème de l’EAP

Le Sgen-CFDT a défendu la mise en place de la réforme du collège à l’Éducation Nationale. Cette réforme courageuse permet de donner du sens aux enseignements grâce à des dispositions pédagogiques nouvelles, notamment inter disciplinaires. Ces dispositifs et approches ne sont pas nouveaux dans dans notre système agricole mais auront le mérite d’en renouveler la dynamique.

Le Sgen-CFDT est favorable à sa déclinaison dans l’enseignement agricole telle qu’elle est proposée actuellement suite aux négociations dans notre ministère. L’enseignement agricole a, au fil des années, maintenu des classes de 4ème et 3ème destinées à accueillir des élèves sortant de cinquième en leur proposant la découverte d’avenirs professionnels possibles, ainsi que des dispositifs pédagogiques différents de ceux connus dans leur parcours précédents.

Cette entorse au principe du collège unique a dans le passé fait l’objet de débats et de critiques jusque dans nos rangs.
Par ailleurs, les décisions politiques prises pour élever le niveau de qualification des élèves de l’enseignement agricole, sans toutefois augmenter de manière conséquente les moyens, a conduit les établissements publics à privilégier l’ouverture de filières de BTSA au détriment du maintien des classes de 4ème et 3ème ou de filières CAPA, alors que les familles de l’enseignement privé faisaient d’autres choix pour accueillir ces élèves.

Certains aspects de la réforme (les projets autour de la découverte des métiers par exemple), sont déjà à l’œuvre dans l’enseignement agricole, mais certaines évolutions doivent encore trouver leur traduction.

CE QUI NE CHANGE PAS :

• La durée hebdomadaire reste inchangée (28 et 29 heures)
• Le nombre de semaines de stage est maintenu
• Les stages collectifs sont repris à l’identique
• L’heure de vie de classe est maintenue

LES NOUVEAUTÉS :

• Plus d’autonomie pour les équipes pédagogiques dans l’utilisation de la DGH

• Les enseignements pratiques interdisciplinaires (E.P.I.) doivent être conduits et mis en œuvre sous forme de projet, à raison de 7 heures hebdomadaires.
  • Trois E.P.I. au minimum par an, mais ils peuvent être repris d’une année sur l’autre (en 4ème puis en 3ème). Pour l’enseignement agricole, ce n’est pas vraiment nouveau et ressemble à un prolongement du M12.
  • Les EPI portent sur des thèmes définis réglementairement (de manière assez large). Ils sont en lien avec la découverte des métiers.
  • Deux EPI nouveaux concernent en particulier la « Transition agro-écologique » et le « Développement durable ».

• Un Accompagnement Personnalisé (AP) : deux heures obligatoires pour tous les élèves qui remplace et intègre la mise à niveau, avec des objectifs pédagogiques très larges et des choix à réaliser par les équipes (Apprendre et progresser, autonomie, accroître le niveau de maîtrise).

• Quatre parcours éducatifs : Avenir / Santé / Culture / Citoyenneté (enseignement moral et civique). Ces parcours éducatifs, accompagnant la formation, ont un caractère transversal non directement lié à une discipline.

• La DGER n’a pas encore défini sa politique en la matière ni affirmé une position claire vis-à-vis de l’intégration de ces parcours dans l’enseignement agricole.

• Le Sgen-CFDT demande donc à la DGER de développer les travaux préparatoires à leur mise en oeuvre en liaison avec les diverses institutions potentiellement compétentes et de mettre en place un réseau de Référents Parcours, comme il en existe à l’Éducation nationale, pour aider les équipes à mettre en place cette modalité nouvelle d’enseignement.

• 3 heures de pluridisciplinarité par semaine sont présentes avec possibilité d’intervenir à deux enseignants pendant ces horaires.

• l’enseignement d’une LV2 est dorénavant possible.

DES INTERROGATIONS ET DES DIFFICULTÉS

Les exigences en langue apparaissent élevées, vu le niveau des élèves entrants. L’inspection en convient ; il s’agirait maintenant de proposer des ajustements permettant tout à la fois d’offrir un parcours valorisant débouchant sur des acquisitions utiles et d’éviter de vouer la masse des élèves à l’échec.

Le livret de scolaire numérique, adapté à notre enseignement, devrait être mis en place dès la première année. Les outils numériques doivent faciliter le travail des enseignants, notamment pour remplir un seul bulletin trimestriel, alimentant le futur livret, simple et précis, comme c’est prévu à l’Éducation nationale. La DGER s’interroge cependant sur une période transitoire qui ferait cohabiter bulletins papier et livret numérique.

Le Sgen-CFDT a demandé de ne pas alourdir le travail des enseignants en multipliant les documents destinés aux familles.

Les choix pédagogiques faits par les équipes doivent être validés par les instances de l’établissement, notamment le conseil d’administration et le Conseil d’éducation et de formation (CEF).

LA FORMATION DES PERSONNELS

Le 5 avril 2016, aura lieu la première formation inter régionale sur cette réforme. Présentation générale puis ateliers (évaluation, AP, EPI…)

LES TEXTES

Base juridique commune avec l’Éducation Nationale :

• Décret du socle 31 mars 2015
• Décret du 19 mai 2015 organisation des enseignements du collège
• Arrêté du 19 mai 2015
• Arrêté du 23 juillet 2015.

Les textes des diplômes seront très courts et seront formulés en grandes capacités, les documents d’accompagnements fournis par l’inspection suivront bientôt.
Les textes spécifiques au Ministère de l’Agriculture sont en cours de préparation.

Les nouveaux projets de référentiels sont consultables sur chlorofil : référentiels 4ème & 3ème

LE NOUVEAU DIPLÔME NATIONAL DU BREVET (D.N.B.)

La première session aura lieu en 2017
Le D.N.B. sera validé par 4 éléments : le contrôle continu du socle et 3 épreuves terminales, dont
Deux épreuves terminales écrites

• Une en français histoire -géographie /EMC
• Une en sciences et mathématiques (physique-chimie et biologie-écologie)

Une épreuve terminale orale
portant sur un EPI ou sur un parcours.

Une note de service définira précisément ces épreuves. Pour plus précisions.