Rentrée 2016 dans l’enseignement supérieur et la recherche

La rentrée universitaire 2016 a eu lieu. Avec elle son lot habituel de batailles sur les chiffres de la hausse des effectifs étudiants dans les universités. Pour le Sgen-CFDT, si le nombre d’étudiants inscrits en licence est important, c’est surtout en regard des conséquences que cela a entraîné sur les conditions de travail des personnels qu’ils soient enseignants, enseignants-chercheurs, personnels des bibliothèques, ITRF…

Année après année, le ministère reconnaît la hausse des effectifs étudiants, l’encourage en portant une politique volontariste d’élévation générale du niveau de qualification des jeunes (Cf. rapport de la Stranes). Mais dans le même temps, les moyens alloués aux établissements pour répondre à la démocratisation de l’accès à l’enseignement supérieur stagnent ce qui, dans les faits, correspond à une baisse.

Pour la première fois depuis quinze ans, le gouvernement promet une augmentation de 852 millions d’euros du budget de l’ESR. Qu’en est-il réellement ?

• 336 M€ (+2.6%) seront réservés à l’enseignement supérieur (programme 150 de la MIRES) ;
• 235 M€ (+9.5%) seront alloués à la vie étudiante (programme 231) ;
• 281 M€ (+3.7%) seront dédiés à la recherche.

Sur la totalité de la hausse de 852 M€, 275 M€ vont servir à compenser, et heureusement, les mesures indemnitaires de la mise en œuvre du RIFSEEP et celles liées à la revalorisation des rémunérations et des carrières prévues par le protocole d’accord PPCR, signé par la CFDT (Pour en savoir plus sur PPCR voir ici), à réévaluer le point d’indice et enfin à permettre la poursuite du dispositif Sauvadet de titularisation des personnels contractuels.

Il reste donc 100 millions à utiliser pour accueillir les nouveaux étudiants de licence, à répartir entre les différents établissements. 100 millions c’est bien peu, d’autant que le modèle de répartition de l’allocation n’a pas été revu et reste bien peu équitable …

Le Sgen-CFDT a eu l’occasion d’exprimer sa satisfaction sur cette augmentation de 852 millions qui est la première vraie augmentation depuis plus de 10 ans … mais elle ne peut pas cacher que les établissements continuent à fonctionner d’abord grâce à l’investissement des personnels. Ils le paient d’ailleurs lourdement sur leur santé. Mais jusqu’à quand cela pourra-t-il tenir ? Jusqu’à quand aussi les étudiants supporteront-ils la dégradation des conditions dans lesquelles ils sont accueillis ?