Le Sgen-CFDT a été reçu au Cabinet du Ministre de l’Agriculture. Le cabinet a bien entendu que la rentrée était problématique, le management par les coûts produit des dégâts : perte de qualité, perte de sens, souffrance au travail, dialogue social impossible.
Le Sgen-CFDT a été reçu au Cabinet du Ministre de l’Agriculture le 4 Septembre 2017 entre 11:00 et 13:15, pour évoquer la situation des établissements de l’enseignement supérieur agronomique et vétérinaire. La conseillère technique enseignement, recherche et relations sociales Hanane Boutayeb, était accompagnée du chef du service des ressources humaines Jean-Pascal Fayolle et de l’adjoint du directeur général de l’enseignement et de la recherche Laurent Crusson.
Deux points principaux ont été évoqués au cours de l’audience.
Les dégâts d’un management par les coûts. Pour faire face aux baisses de budget, les établissements se focalisent sur la réduction de leurs coûts en oubliant que les moyens doivent être en cohérence avec les objectifs. Les équipes sont ainsi conduites à réduire les heures de TP, à supprimer les voyages d’étude, à fermer des masters jugés trop couteux en heures d’enseignement. Dans plusieurs établissements, les départs en retraite de fonctionnaires ne sont pas remplacés, et les supports de poste vacants servent à recruter des contractuels. Il n’y plus de pilotage stratégique et de valorisation ni de nos spécificités ni des opportunités présentent dans notre environnement.
L’impossible dialogue social. Nous assistons, dans ce contexte, à un durcissement des relations sociales au sein des établissements de l’enseignement supérieur agronomique et au développement d’un mal-être au travail. Dans plusieurs établissements, entre 1/4 à 1/3 des effectifs est pris en charge pour des états dépressifs. Les CHSCT des établissements se sont saisis de cette situation, mais les plans d’actions qui ont été élaborés ne semblent pas avoir modifié en profondeur la situation. Dans l’un des établissements, Oniris, la situation s’est même sérieusement dégradée depuis six mois (voir notre article : Mal être au travail…). Par ailleurs, la question de l’harmonisation des situations individuelles des contractuels reste posée. Nous demandons, notamment, que le « guide de bonnes pratiques » qui a été discuté cette année au CNESERAAV, fasse l’objet d’une concertation et d’une application au sein des établissements.
La conseillère technique nous a longuement écoutés avant de prendre la parole. Mme Boutayeb nous a confirmé très directement que le gouvernement allait accentuer les réductions budgétaires. Le prochain PLF, qui sera communiqué le 27 septembre, marquera la fin de la sanctuarisation de l’enseignement supérieur agronomique et nous serons soumis (à parité) au même traitement que le MESR. Mme Boutayeb a reconnu les limites du pilotage actuel par les coûts et nous a invités à déposer des projets sur la plateforme du Ministère. Elle n’a fait aucun commentaire ni aucune annonce sur la seconde partie de notre intervention. Nous sommes pourtant convaincus que si le ministère voulait bien rendre aux personnels un peu de l’autonomie dont ils disposaient il y a vingt ans, ils ne manqueraient pas de prendre des initiatives originales, entrant dans le cadre défini par la loi d’avenir (2014) et par la loi relative à l’enseignement supérieur et à la recherche (2013).