Santé scolaire : travailler ensemble

Le SNAMSPEN/Sgen-CFDT défend, en dehors de tout corporatisme, l’intérêt de tous les élèves et notamment des plus fragiles. Il propose aux personnels de s’organiser autrement afin de mobiliser au mieux leur cœur de métier et de partager leurs expertises.

santé scolaire travailler ensemble médecins scolaires infirmier-es assistant-es de service socialUne telle dynamique d’équipe, permettant aux professionnel·les de santé scolaire de travailler ensemble, sera favorable à l’élève et à ses pairs, tout au long de son cursus scolaire.

Alors que certains syndicats corporatistes d’infirmier·es dessinent un fonctionnement qui oppose les professionnel·les, les médecins du SNAMSPEN/Sgen-CFDT réagissent et proposent un modèle de travail qui fait sens. Alors que les professionnels de l’Éducation nationale et les parents peinent à trouver des réponses adaptées et spécialisées aux problématiques de santé psychique et de réussite des élèves, il est indispensable de penser la santé scolaire pour relever ces défis.

Mettre en réseau les professionnels médicaux

Actuellement la pénurie des professionnels médicaux, la restriction des personnels dans les centres hospitaliers, les CMP, CMPP, l’absence de médecins généralistes, de spécialistes sur les territoires, ont conduit les politiques publiques et les professionnels de santé et partenaires de soins à s’organiser et fonctionner en réseaux.

Dans ces équipes ou réseaux de professionnels organisés sur les territoires, chacun se mobilise suivant son expertise propre tout en connaissant parfaitement celles des autres professionnels, ce qui facilite une réponse la plus adaptée, la plus rapide quant aux possibilités de prise en charge du territoire, grâce aussi à une communication renforcée des professionnels en lien fonctionnel et des outils partagés. Des délais d’attente réduits, une orientation précoce et adaptée vers les professionnels en capacité de faire les diagnostics et les soins, des relais, des prises en charges pluridisciplinaires cohérentes car réfléchies en équipes et réseaux : autant d’avantages pour les usagers et leurs familles. Tout n’est pas parfait, mais tous se mobilisent pour faire face aux besoins !

A l’Éducation nationale : travailler ensemble pour travailler mieux

C’est ce que les médecins de l’éducation nationale souhaiteraient voir naître au sein de l’Éducation nationale. C’est ce que proposent le Snamspen/Sgen-CFDT et tout le Sgen-CFDT.

Il y va de l’intérêt des élèves, de leur famille et des professionnels confrontés aux difficultés quotidiennes des élèves, laissés sans solutions dans les établissements scolaires, conduisant parfois à l’exclusion même des élèves. Outre l’intérêt d’agir en prévention, il est bien ici question d’agir aux mieux devant des situations de plus en plus complexes au sein des écoles.

Non, décidément, ni l’infirmier·e scolaire, ni le·la médecin, ne peut prétendre à elle/lui seul·e évaluer une situation devenue chronique, explosive, latente, sans échanger ensemble et avec l’assistant·e de service social, le·la psychologue de l’ Éducation nationale, le·la médecin de famille, le centre hospitalier, le CMP ou tout autre partenaire, et ce, de la maternelle, au lycée !

La logique de pré carré, néfaste pour les élèves comme pour les personnels

Pourtant « la guerre » est ouvertement déclarée par quelques syndicats catégoriels infirmiers qui s’agitent contre la notion de service de santé à l’école, voire même de travail en équipes pluridisciplinaires avec médecin scolaire et assistant du travail social…

Quel·le professionnel·le soucieux·euse de la réussite et du bien être de l’élève peut prétendre agir dans le seul intérêt de l’élève, alors qu’il·elle s’oppose à ce que les enfants soient pris en charge précocement et aux plus juste de leurs besoins ? Jusqu’où doit-on nier les besoins d’une réorganisation des personnels sociaux et de santé à l’intérieur de l’école ? Combien de temps va-t-on encore accepter d’externaliser les problématiques, alors que bon nombre d’entre elles appartiennent à l’école elle-même ? Que de retard pris pour ces enfants en échec, décrocheurs, aux troubles du comportement bruyant, que de diagnostics ignorés, que de fausses bonnes solutions… en refusant de travailler en équipes avec toutes les expertises.

Que d’attentes mises sur les médecins généralistes, les CMP, les CMPP, les MDPH, les centres de références, les ITEP qui disent : Stop !… Débordés, demandes mal orientées, priorités négligées, concertations ignorées….

Comment des personnels de santé peuvent-ils et elles refuser une organisation qui apparaît comme nécessaire, partout ailleurs dans le milieu sanitaire et médico-social ? Non seulement il n’existe pas de hiérarchie fonctionnelle, en mesure d’évaluer techniquement le travail infirmier et la cohérence d’une politique départementale de santé, mais en plus, il existe une hiérarchie qui ne se préoccupe que des missions effectuées dans le seul second degré, sans plus se préoccuper de ce qui est fait dans le premier degré par les infirmier·es ? N’est-il pas temps de se réorganiser devant la nouvelle stratégie nationale de santé qui prône la prévention et l’organisation des professionnel·les de santé ?

Travailler ensemble pour conjuguer les expertises au service des élèves

Snampsen/Sgen-CFDTBien heureusement, sur les secteurs et hors de syndicats catégoriels portant une vision étroitement corporatiste, il existe des assistant·es de service social, des CPE, des infirmier·es, des médecins et des psychologues de l’ éducation nationale qui travaillent en collaboration étroite et en lien avec tous les membres de la communauté éducative dans l’intérêt réel des élèves !

Le SNAMSPEN/Sgen-CFDT, syndicat représentatif des médecins de l’Éducation nationale au sein d’un syndicat général, porte une vision d’un service de santé scolaire à l’éducation nationale en cohérence avec tou·te·s les professionnel·les et revendique :

– La redéfinition d’un service de santé scolaire : il y a à nouveau urgence sanitaire

  • Pour permettre réellement l’inclusion de tous les élèves à besoins éducatifs particuliers, facteur de bien être, de réussite et de santé publique

  • Pour assurer les diagnostics entravant la réussite scolaire

  • Pour détecter les troubles neuro-développementaux et mieux accueillir les élèves qui en souffrent tout au long du cursus scolaire

– La réorganisation des personnels de la promotion de la santé en faveur des élèves

  • Pour concourir à l’accueil, l’écoute, la réussite et à la santé des élèves de façon pertinente et efficiente de la maternelle au lycée

  • Pour créer de vraies équipes pluri-professionnelles à l’identique de celles de la PMI, des centres médico-sociaux et réseaux de soins

  • En assurant la double tutelle EN/Santé pour les médecins scolaires, en les reconnaissant ainsi comme médecins de santé publique sur un territoire et en lien étroit avec le secteur sanitaire et médico-social

– Une circulaire unique (demandée au ministère de l’EN depuis 2016) centrée sur l’élève

  • Pour permettre la redéfinition et la lisibilité des expertises et compétences de chaque personnel de l’EN, pour agir en faveur de la santé et du bien être de l’élève suivant ses besoins

  • Pour réaffirmer le rôle de la PMI et son expertise pour les bilans médicaux avant 6 ans, notamment pour le premier bilan médical de l’élève accueilli à 3 ans

  • Pour permettre la valorisation et la reconnaissance de chaque personnel de l’EN dans son rôle propre quant à l’épanouissement de l’élève

  • Pour assurer la connaissance des expertises complémentaires, mobiliser au sein de l’EN et en dehors, et préciser les modalités de recours

– Une amélioration des conditions d’exercice de la médecine scolaire

  • En assurant rapidement une clarification sur l’avenir des professionnel·les

  • En renégociant les missions dans le respect de la formation statutaire, avec l’affirmation du droit de prescription

  • En assurant des conditions matérielles décentes : lieux de consultation en dehors des établissements scolaires, secrétariat, matériel médical, logiciel médical qui ne soit pas qu’un simple recueil de données à exploiter par les organismes mais bien un outil de travail pour les médecins, respectant leurs obligations déontologiques

  • En créant un statut médecins salarié·es praticien·nes non hospitalier·es, aligné sur le statut des praticien·nes hospitalier·es permettant une revalorisation réelle de salaire, et une mobilité d’exercice dans la Fonction publique sans perte de statut

  • En renforçant le nombre de médecins scolaires dont l’exercice est complémentaire et non menaçant pour les médecins généralistes

Avec le Snamspen/Sgen-CFDT, défendons une santé scolaire riche de toutes les expertises au service des élèves, et pour que le travail de toutes et tous ait plus de sens !