Vaccination chez les 12 à 17 ans : l’avis du SNAMSPEN/Sgen-CFDT

Promotion de la vaccination chez les jeunes de 12 à 17 ans : l’avis du SNAMSPEN/Sgen-CFDT,  syndicat des médecins de l’ éducation nationale du Sgen-CFDT.

La rentrée des classes se fait à nouveau masquée avec un protocole toujours strict de niveau 2 sur la métropole :

  • masque à partir du CP et pour tous les adultes de la communauté éducative,
  • gestes barrières,
  • distanciation physique,
  • aération des salles,
  • non brassage des populations.

La vaccination pour qui ? par qui ? pourquoi ?

Le retour à la vie d’avant, porté comme un slogan en juin pour inciter les élèves de plus de 12 ans à se vacciner, « ce n’est pas encore pour tout de suite » admettent les politiques et les scientifiques, même si près de 80% de la population éligible au vaccin a reçu une première dose de vaccin dont 61% des 12-17 ans (toutes les données chiffrées de cet article sont datées du 31 aout 2021)

« L’incitation » à la vaccination par le passe sanitaire a permis de faire bondir le taux de vaccination qui est passé de 55 à 70% en un mois avant la rentrée des classes…

Promotion et mise en œuvre de la vaccination :

Les personnels de santé de l’éducation nationale, voire les personnels enseignants sont invités à promouvoir la vaccination des élèves pour qui des campagnes de vaccination sont organisées à partir des établissements scolaires.
Il n’est pas prévu que les personnels de santé soient positionnés sur la vaccination elle-même : elle devrait être réalisée par des équipes mobiles ou en centres de vaccinations éphémères.

Les médecins du SNAMSPEN/Sgen-CFDT défendent l’intérêt des vaccinations comme une méthode éprouvée de lutte contre les infections bactériennes ou virales.

Ils appellent les professionnels qui relaient les informations en direction des jeunes élèves à être factuels en se basant sur les dernières données scientifiques notamment celles détaillées par le Pr Fisher (responsable de la stratégie de vaccination contre le Covid) pour communiquer notamment en citant :

  • Les mécanismes du vaccin à ARNm (infographie sur le site de l’ANSM, Agence nationale de sécurité du médicament)
  • Le rôle de protection contre les infections graves : 90% pour le Pr FISHER de formes graves évitées lors de l’infection par SRAS-Cov-2. Cela permet aussi de lutter contre l’embouteillage des services de santé, ce qui permet de maintenir l’accès à d’autres soins pour tous.
  • La diminution de la transmission du virus, estimée moindre de 50% quand les sujets sont vaccinés
  • La diminution du risque d’infection par le SRAS-Cov-2 de 60%
  • Une protection qui est individuelle, mais aussi collective, puisque des publics fragilisés ne sont toujours pas vaccinés (15% des plus de 80 ans, et plus largement 2 millions de personnes à risque)
  • Une protection qui peut servir chez certains à diminuer l’anxiété liée à la peur d’être infecté par le virus ou d’infecter son entourage, en notant bien que le vaccin ne protège pas d’une transmission
  • La nécessité, surtout, de continuer malgré le vaccin anti-COVID à respecter les gestes barrières, ce qui protège du SRAS-Cov2, mais également de certaines infections respiratoires et manu-portées ! contre-indications-obligation-vaccinale-vaccination

Des réserves :

Au delà de ces informations factuelles qui demandent à être adaptées constamment aux dernières études scientifiques (et notamment au profil des variants en circulation) et à l’heure où cet article a été écrit, nous sommes des professionnels de santé conscients que :

  • Les enfants en bonne santé, dans la très grande majorité, développent des formes mineures de l’infection et sont mis à contribution avec une forte incitation, pour ne pas parler d’obligation, de se vacciner s’ils veulent accéder à leurs loisirs pour protéger des adultes qui ne sont pas obligés de se vacciner (article du 10 juin 2021)
  • Le consentement éclairé qui en juin nécessitait l’accord des deux parents et la présence au moins d’un parent s’est transformé en un accord écrit d’un seul parent pour les 12-16 ans et aucune autorisation parentale au-delà de 16 ans !

Le consentement ne peut être dit éclairé dès lors qu’un document est signé par une famille non francophone, et sans explication de l’intérêt de la vaccination et des effets indésirables répertoriés par des organismes qui surveillent les événements indésirables post-vaccinaux (ANSM, Eudravigilance, VAERS)

  • Que penser des enfants qui refusent la vaccination par peur ou qui n’ont pas le consentement parental et qui seront privés de leurs activités sportives ou artistiques ?
    L’école n’exige pas à ce jour le passe sanitaire ni pour les personnels (sauf pour ses personnels de santé et psychologues) ni pour les élèves.
    Est-elle prête à garantir l’absence de rupture d’égalité des droits pour les élèves non vaccinés en offrant à ces derniers toutes les activités diversifiées dont ils sont privés faute de passe sanitaire ?
    Faut il attendre le 15 Novembre 2021 qui devrait marquer la fin du Passe sanitaire et le retour de l’égalité des droits pour les enfants et les adolescents ?

Le SNAMSPEN/Sgen-CFDT revendique :

  • Une communication nationale du ministère de la santé pour parler de la vaccination, en lieu et place d’une communication et de réponses à donner aux élèves, laissées à l’appréciation des personnels de l’éducation nationale et à leurs convictions personnelles.
    Les débats à venir peuvent exacerber les clivages entre populations d’élèves vaccinées et non vaccinés, et stigmatiser les uns ou les autres.
  • Une communication effective sur la vaccination et un formulaire de consentement adaptés en direction de chaque famille non francophone ou en marge de l’organisation du système de santé, afin de recueillir un consentement réellement éclairé.
  • Une vraie mobilisation en faveur de la vaccination qui porte sur les personnes à risque (les plus de 80 ans non vaccinés, les personnes atteintes d’une maladies chroniques), les personnes en difficultés sociales et n’ayant pas accès aux services publics, afin de protéger les plus fragiles mais aussi les enfants et adolescents ayant des facteurs de risque plutôt que de contraindre à la vaccination des plus jeunes qui développent majoritairement des formes mineures ne menaçant pas le système de santé
  • La nécessité de passer par une réquisition des personnels de santé scolaire par les préfets si une participation aux campagnes de vaccination en direction des élèves était malgré tout demandée, contraignant ces personnels à abandonner leurs missions premières et à réaliser des actes non prévus dans leurs statuts.
  • La reconnaissance des personnels de santé de l’éducation nationale comme d’authentiques professionnels de santé reconnus par le ministère de la santé et de l’éducation nationale.
    Ces personnels ont une formation, un exercice réglementé et, de fait, les mêmes obligations vaccinales que dans le milieu médical et médicosocial.

Médecins, infirmiers, psychologues de l’éducation nationale, il nous reste à avoir un salaire qui témoigne d’une réelle reconnaissance de nos professions : nous sommes loin du compte !

Références :

Données mondiales

Pharmacovigilance

Loi n°2002-303 du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé, dite « loi Kouchner »

Article L.1111-2 du code de la santé publique : « Le médecin doit à la personne qu’il examine, qu’il soigne ou qu‘il conseille, une information loyale, claire et appropriée sur son état, les investigations et les soins qu‘il lui propose. »

Fiche n°3 : information et consentement aux soins d’un mineur

L’exercice de l’autorité parentale : l’acte usuel.

Vaccination d’un enfant mineur : faut-il l’accord des deux parents ?

Faq du ministère de l’éducation nationale 01/09/2021

Note d’alerte du conseil scientifique COVID_19, 20 août 2021

/note_d_alerte_conseil_scientifique_20_aout_2021_actualise_25_aout_2021.pdf