Forum des RASED du 2 décembre 2017

Le Sgen-CFDT, soucieux du développement de l'école inclusive et des conditions favorables de l'inclusion pour tous, souligne la qualité des interventions du forum. En effet, le repérage de plus en plus précoce d’éventuels troubles des apprentissages entraîne le risque de ne plus considérer l’enfant-élève dans sa singularité, avec son histoire, inclu à l'école. Comme le soulignent les intervenants du forum, transformer une difficulté en trouble entraîne un risque de médicalisation au détriment des différentes formes d'aide à disposition des collègues qu'il convient de développer : enseignants supplémentaires, RASED, équipes médico-sociales....

Daniel Mellier, Chargé de mission handicap, Professeur émérite de l’Université de Rouen Normandie, met en évidence la place du handicap dans la société. Il souligne l’importance de ne pas catégoriser les personnes : le handicap évolue, notamment en fonction des facteurs environnementaux, des facteurs de risques. L’inclusion doit être réfléchie à tout moment, en fonction des évolutions. D.Mellier pointe l’effet d’"entre soi » consécutif au handicap reconnu. Plus le handicap est stigmatisé, plus les élèves sont victimes de harcèlement, de brigades (40% des élèves d’ULIS en sont victimes contre 11% des élèves handicapés en classe ordinaire). L’ accompagnement des équipes, le croisement des regards sont indispensables à l’évolution de l’inclusion pour tous. Les enjeux de compensation, de dépassement de soi sont prioritaires pour atteindre une école véritablement inclusive.

Stanislas Morel, sociologue, pointe la médicalisation dans l'aide et l'accompagnement des élèves. Il souligne le manque de partenariat, d'échanges sur la complémentarité des actions de l'orthophoniste, des médecins spécialistes de l'enfant et des équipes pédagogiques. Mais alors, il convient de s'interroger sur l'apport de la médicalisation aux apprentissages de l'élève ? Comment adapter les pratiques pédagogiques aux difficultés repérées par les professionnels de santé ? S. Morel insiste sur les plans d’action interministériels permettant de clarifier la division du travail (entre le minsitère de la santé et l'éducation nationale). Il faut, en effet, reposer clairement le rôle de l’école dans la définition de l’échec scolaire, des difficultés durables pour un partenariat efficace et heureux.

Toutes les questions soulevées lors de ce forum interrogent la place du domaine médical dans les apprentissages. La complémentarité des différentes aides dépend avant tout du partenariat entre les différents professionnels au bénéfice des apprentissages de l'élève.