Compte-rendu de la 3e séance du comité de suivi du bac et du lycée (4 décembre 2019)
E3C : une indemnité de correction enfin connue mais encore floue
En début de séance le voile a enfin été levé sur l’indemnité de correction des E3C qui serait fixée à 50€ par « groupe d’épreuve », c’est à dire par groupe d’enseignement associé à un professeur et à un sujet. Les « détails » ne sont pas encore finalisés, un arrêté devra passer en CTMEN, mais en première analyse :
- la rémunération au forfait ne garantira pas l’équité entre correcteurs : elle est en effet inadaptée aux différences d’effectifs par groupe qui pourront aller de 35 copies voire plus en HG ou en LVA à quelques-uns dans certaines spécialités abandonnées lors de l’E3C2.
- cette indemnité va coexister en 2020 avec les indemnités de correction de la dernière session du bac ancienne mouture ; elle a été présentée comme transitoire en attendant une redéfinition générale en 2021. Cette confusion entretient l’exaspération et confirme une nouvelle fois l’impréparation de cette réforme.
- si cette indemnité reconnaît une nouvelle tâche elle ne va pas pour autant donner sens à des E3C critiquées depuis le début par le Sgen-CFDT.
Professeurs principaux-conseils de classes : une redéfinition nécessaire
Le Sgen-CFDT écrivait dès la rentrée : « la redéfinition de « la classe » interroge en cette rentrée, après les inquiétudes de juin sur les emplois du temps et la possibilité pour les élèves de choisir librement ou pas les spécialités de leur choix. Cet aspect de la réforme demande une réflexion de fond sur la mission du professeur principal, les modalités d’accompagnement et de suivi des élèves, le déroulement des conseils de classe et l’organisation des évaluations. »
Sur cette question le Sgen-CFDT ne peut que se satisfaire d’avoir été au moins en partie entendu. Les pilotes du comité de suivi, au vu des différentes contributions, feraient au ministre la proposition de laisser aux lycées un choix d’organisation entre :
=> un maintien du conseil de classe dans sa version traditionnelle, avec des professeurs représentants de spécialités, une répartition des élèves entre les professeurs principaux de terminale et une heure de vie de classe par mois inscrite à l’emploi du temps
=> un droit à l’expérimentation, après avis du CA et du recteur avec :
- des professeurs référents de groupes de 12 élèves de 1e et Terminale (voire moins dans les lycées défavorisés) qu’ils suivraient sur deux ans
- une semestrialisation des conseils de classes qui deviendraient des conseils de suivi et seraient complétés par des « conseils aux familles » à mi-semestre
Ces propositions vont dans le bon sens et peuvent orienter positivement la nécessaire réécriture réglementaire que nous revendiquons. En effet elles conservent les rôles actuels du conseil de classe (accompagnement, suivi et validation des parcours) tout en cherchant à les rendre moins formels et plus effectifs. Ces évolutions nécessiteront cependant une reconnaissance du travail réel qui devra passer pour le Sgen-CFDT par un abondement indemnitaire et une prise en compte dans les services.
Vers un groupe de travail spécifique sur la voie technologique
Le Sgen-CFDT avait souligné très tôt l’incohérence qu’il y avait à maintenir les séries technologiques au nom de leur spécificité tout en voulant les faire rentrer au chausse-pied dans l’architecture de la voie générale. Il avait aussi pointé le risque d’une perte d’attractivité face à une voie générale unifiée. Force est de constater que les constats d’effectifs ont confirmé nos craintes avec une baisse de 4 % des effectifs dans la voie technologique qui masquent des contrastes très forts entre une légère hausse en STMG et une forte baisse de 13 % en STI2D.
L’installation d’un groupe de travail spécifique chargé de fournir une étude complémentaire pour le comité de suivi de mars ne peut qu’aller dans le bon sens.
Premières propositions sur les programmes (Français, maths, LLCE)
La question des programmes fera l’objet d’une réunion spécifique en janvier, et le Sgen-CFDT continue à demander une révision générale des programmes pour procéder à tous les ajustements nécessaires d’ici la rentrée 2020. Certaines mesures d’urgence émergent dores et déjà :
- sur le Français avec la proposition de ramener le renouvellement des œuvres d’un 1/2 à 1/4 tous les ans et d’ouvrir un éventail de textes en voie générale de 16 à 24 au lieu de 24. Ces mesures reprennent en partie celles que nous avions revendiqué dans un courrier adressé au DGESCO fin octobre.
- sur les Mathématiques les préconisations suggérés par les pilotes consisteraient à ouvrir les maths complémentaires dans tous les lycées et à mettre l’accent sur la différenciation pédagogique pour gérer l’hétérogénéité en Maths de spécialité. L’obligation de moyens en DHG et en formation et accompagnement n’est cependant pas garantie ce qui limite de fait l’effectivité de telles propositions. La question des « maths de réconciliation » pour le 1/3 des lycéens qui abandonnent cette discipline en fin de seconde reste de plus posée.
- sur LLCE anglais des évolutions seraient également proposées pour aller vers un enseignement plus communicationnel que civilisationnel.