Déclaration Sgen–CFDT CAPN Refus de titularisation
9 avril 2021
Nous sommes réunis aujourd’hui pour examiner le refus de titularisation d’un stagiaire agrégé. C’est une des seules CAPN à laquelle les organisations syndicales peuvent encore siéger et nous déplorons une fois de plus cet état de fait. La disparition de ces espaces de dialogue provoque des effets délétères.
Nous profitons de cette instance pour dire notre mécontentement face à la réforme de la formation des enseignants et des CPE.
L’aboutissement de presque trois ans de négociations tendues dans le cadre de l’agenda social conduit à un bilan catastrophique. L’objectif partagé de renforcer l’attractivité de l’ensemble des métiers de l’Éducation nationale n’est absolument pas atteint. Bien au contraire.
Le Sgen-CFDT porte depuis des années le principe d’universitarisation de la formation.
La réforme va aboutir à la mise en concurrence de différents parcours universitaires : « master MEEF » vs « master disciplinaire » avec un risque, à terme, d’un nouveau décrochage entre le premier degré et le second degré.
Le Sgen-CFDT revendiquait une nouvelle formation en alternance rémunérée sur deux ans en master MEEF.
La réforme va entrainer une précarisation des étudiants et étudiantes et limiter la rémunération sur les deux ans du master MEEF à un salaire mensuel dérisoire de 865 euros brut pour un contrat de seulement douze mois.
Dans de nombreuses académies, le nombre de berceaux de stages ne permettra pas à tous les étudiants et étudiantes de bénéficier de cette modalité d’alternance, les privant ainsi de tout revenu pendant leur formation sur des critères de sélection encore inconnus et inadmissibles.
Le Sgen-CFDT a œuvré pour la mise en œuvre d’un continuum de formation stabilisé et renforcé de la licence aux premières années d’exercice.
La réforme va mettre en place un empilement de dispositifs qui va réduire la lisibilité et la cohérence de l’ensemble de la formation initiale : modules de préprofessionnalisation, AED préprofessionnalisation, parcours préparatoire au professorat des écoles, master MEEF décliné sous différentes modalités d’alternance, année de stage différenciée selon le parcours antérieur des lauréats et limitée à quelques jours de formation pour les fonctionnaires stagiaires issus du master MEEF, quelques heures de décharge pour les néo-titulaires.
Le Sgen-CFDT a proposé un concours de recrutement rénové en fin de M2 avec des épreuves en nombre limité, plus professionnelles et axées sur la recherche.
La réforme va reconduire un catalogue d’épreuves d’admissibilité et d’admission à la fois toujours trop nombreuses et académiques, avec même une augmentation du volume d’épreuves pour certains concours.
La réforme de 2021, totalement incohérente, fragilise les INSPÉ et le master MEEF pourtant spécialement conçus pour préparer les étudiants et étudiantes aux métiers de l’Éducation nationale. Elle finit même par anéantir tout espoir d’amélioration du dispositif de formation initiale et risque d’aggraver considérablement les problèmes déjà fort préoccupants de recrutement dans notre pays.
Le Sgen-CFDT déplore que des pressions budgétaires et une vision étriquée du métier d’enseignant aient conduit à des arbitrages dangereux sur la nécessité de restructurer profondément le schéma de formation initiale. Nous continuerons à faire avancer nos propositions avec tous les acteurs de la communauté éducative qui veulent porter un vrai changement.
Le cas que nous allons examiner maintenant est révélateur de la situation de difficultés dans laquelle se trouve les collègues entrant dans le métier.
Nous remercions l’administration de la mise à disposition du dossier selon des délais qui nous ont permis l’examen des situations dans de bonnes conditions.