Chaque année en juin, le ministère de l'Education nationale présente en comité technique ministériel les ajustement à la liste des écoles et collèges classés REP ou REP+. C'était de nouveau le cas lors du CTMEN du 28 juin 2022. Pour le Sgen-CFDT, cet ajustement qui ne tient compte que des fermetures, ouvertures, fusions ou changement de nom d'établissement ne suffit pas.
Quelle cohérence pour une politique de l'éducation prioritaire ?
En déclaration liminaire, le Sgen-CFDT est intervenu pour demander la réouverture du dossier éducation prioritaire : à l'issue du quinquennat 2017-2022 il n'y a plus ni souffle, ni cohérence d'ensemble après l'introduction des contrats locaux d'accompagnement et des territoires éducatifs ruraux.
Extrait de notre déclaration liminaire :
Il faut aussi reprendre le travail sur la structuration de l’éducation prioritaire, dans le droit fil de la refondation initiée pendant le quinquennat 2012-2017. Le précédent ministère a depuis, laissé le dossier en chantier : pas d’évolution de la carte des REP/REP+, pas de redéfinition d’une politique claire au niveau du lycée, des textes obsolètes par rapport à l’évolution de la politique de la ville et conservés en l’état, ajout de dispositifs qui devaient être expérimentés et qui se développent avant toute évaluation… tout cela aboutit à un paysage institutionnel et pédagogique confus , sans vision partagée des chemins à emprunter pour que la réussite de toutes et tous soit un objectif clair.
Le ministre de l'Education nationale, dans sa réponse aux interventions des organisations syndicales a annoncé l'installation prochaine d'un groupe de travail sur l'éducation prioritaire. Il a indiqué sa volonté de porter un regard plus synthétique afin de sortir du mille feuille de dispositifs relevant de l'éducation prioritaire afin de lutter plus efficacement contre les inégalités de toutes sortes.
Les limites de l'ajustement technique
Au moment d'examiner les textes présentant les ajustements des cartes REP et REP+, le Sgen-CFDT est réintervenu pour demander plus précisément de retravailler sur l'éducation prioritaire.
Pour nous, cela fait maintenant trop longtemps qu’il n’y a pas de travail et il faut ouvrir plusieurs chantiers :
- revoir la carte et résoudre la problématique des écoles dites orphelines,
- redynamiser les politiques éducatives en prenant appui sur le référentiel éducation prioritaire qui a été minoré sous la précédente mandature, suivre, soutenir et accompagner des réseaux d'éducation prioritaire,
- définir la place des lycées généraux, technologiques et professionnels dans une politique d'éducation prioritairequi ne peut se limiter aux cordées de la réussite,
- actualiser l'arrêté de 2001 qui liste les écoles, collèges et lycées relevant de la politique de la ville,
- améliorer le volet ressources humaines de l'éducaiton prioritaire : sortir du provisoire qui dure et qu’on a du mal à reconduire chaque année, étendre le bénéfice des primes REP et REP+ à l'ensemble des personnels qui exercent dans les écoles et collèges classés.
Soutien aux personnels mobilisés pour obtenir un classement éducation prioritaire
Lors de ce comité technique ministériel, le Sgen-CFDT est de nouveau intervenu pour soutenir la démarche des communauté éducative qui revendiquent le classement d'écoles ou collèges en REP-REP+ après avoir construit des dossiers qui montrent que ces établissements correspondent aux critères de classement. C'est le cas pour l'école Mandela à Saint-Herblain (situation évoquée en déclaration liminaire dès le CTMEN du 8 juin 2022) et le collège Gerard Philipe avec les écoles qui en relèvent à Clermont Ferrand.
Faute d'un travail de fond pourtant annoncé depuis plusieurs années, le Sgen-CFDT a fait le choix de s'abstenir sur les arrêtés modifiant la liste des écoles et collèges classés REP ou REP+.
A propos de l'éducation priotaire, retrouvez la motion du conseil fédéral du Sgen-CFDT en février 2021.