À l'ordre du jour : statuts de l'UNSS - Parcours d'Avenir (ex-PIIODMEP) - Parcours Education Artistique et Culturelle. Ci-dessous la déclaration du Sgen-CFDT.
Madame la Ministre,
La publication au journal officiel du décret et de l’arrêté portant la réforme du collège est l’aboutissement d’un long processus de discussion qui a permis de construire un projet rassemblant la majorité de la communauté éducative lors du CSE du 10 avril dernier. Cependant, ces textes réglementaires ne sauraient à eux seuls transformer le collège : parce qu’une politique éducative n’existe que par le travail des personnels, une réforme ne peut réussir sans leur mobilisation et leur engagement.
Le Sgen-CFDT a milité pour que l’on retrouve l’ambition d’une réussite scolaire pour tous, condition nécessaire de l’amélioration du climat scolaire et des conditions de travail des personnels. Il a également milité pour que la réforme accorde des libertés pédagogiques nouvelles aux équipes éducatives, dont la professionnalité et les capacités d’initiatives sont les meilleures armes pour lutter contre l’échec scolaire. C’est au nom de ces objectifs et de ces valeurs que nous nous sommes engagés en faveur de la réforme du collège, et que nous nous sentons aujourd’hui le droit d’être exigeants sur les conditions de sa mise en œuvre.
Nous demandons la création d’un groupe de travail sur la thématique des langues vivantes étrangères et régionales pour lever tous les ambiguïtés sur ce sujet.
Les personnels des collèges ont une année entière pour préparer la rentrée 2016, vous devez leur garantir tous les moyens qui leur seront nécessaires.
Dans un courrier que nous vous avons adressé, nous vous indiquons que pour le Sgen-CFDT, il est au moins trois séries de mesures indispensables :
- Donner aux équipes éducatives le temps et le cadre nécessaires pour préparer collectivement la rentrée 2016. Plus spécifiquement, nous vous demandons de banaliser la semaine suivant le brevet en juin 2015 et 2016, de donner à chaque collège un droit à 6 jours de formation sur site – avec la possibilité de mobiliser les acteurs institutionnels et les mouvements pédagogiques ou associatifs – et d’autoriser un temps de concertation interdisciplinaire sur les premières semaines de fonctionnement des EPI en 2016 et 2017.
- Mobiliser l’encadrement de l’Éducation nationale pour faciliter la mise en œuvre de la réforme du collège. En particulier, nous proposons de réorienter le travail des inspecteurs en direction de l’accompagnement des équipes – en instituant un moratoire sur les inspections individuelles pendant 2 ans avec un mécanisme compensatoire pour la notation –, d’organiser des séminaires de travail communs pour les personnels de direction et d’inspection des 1er et 2nd degrés, et enfin d’indiquer très clairement aux recteurs que les marges d’autonomie des établissements ne doivent en aucun cas être « confisquées » par l’échelon supérieur.
- Garantir la stabilité des équipes pédagogiques. Pour cela, il nous paraît essentiel de stabiliser les moyens horaires des établissements sur 3 ans, et de compenser les baisses de services aux collègues qui seraient impactés par la réforme du collège en autorisant les interventions dans le cadre des projets écoles-collèges pour diversifier l’offre linguistique et développer les « bilangues autorisées » ou par des formations sur la base du volontariat.
Au-delà de ces exigences pour les deux prochaines années scolaires, le Sgen-CFDT estime aussi urgent de revoir les modalités de gouvernance des établissements scolaires. Le collège gagnera en autonomie d’action, il est donc impératif que l’on y garantisse la collégialité et la transparence des décisions, et notamment que l’on revoie les textes réglementaires régissant la composition et le fonctionnement du conseil pédagogique. De même, l’engagement des collègues dans l’animation de leur établissement devra être reconnu et les budgets consacrés aux indemnités pour missions particulières (IMP) augmentés en conséquence.
Madame la Ministre, les personnels des collèges ont montré qu’ils refusaient l’immobilisme et ne sont pas les conservateurs que l’on décrit trop souvent. Alors que dans notre société se multiplient les replis communautaires et les stratégies individualistes, ils ont également montré leur attachement à une école démocratique et généreuse, qui ne tolère pas l’échec et la relégation des élèves les moins favorisés. Vous devez tout mettre en œuvre pour reconnaître et soutenir leur engagement.
