La charte co-signée par les ministres de la culture et de l’Éducation nationale le 8 juillet 2016 marque une avancée vers la reconnaissance de principes chers au Sgen-CFDT :
La culture n’est pas un supplément d’âme aux enseignements disciplinaires, elle contribue en profondeur au vivre ensemble, aux apprentissages et à l’intégration des jeunes dans la société…
La culture n’est pas un supplément d’âme
Le 8 juillet dernier au Festival d’Avignon a été cosignée par les ministères de la culture et de l’éducation nationale une charte émanant du Haut Conseil pour l’Education Artistique et Culturelle – cet organisme créé en 2005 réunit des représentants de l’Etat et des collectivités, mais aussi des personnes choisies pour leurs compétences en matière d’art et d’éducation. Quatre ans après la loi d’orientation rendant obligatoire pour tous les élèves le Parcours d’Education Artistique et Culturelle, cet événement peut paraître anecdotique. Réaffirmant dix postulats tels que la nécessaire « fréquentation des œuvres » ou l’impératif d’une éducation artistique et culturelle « accessible à tous », la charte pourra se voir accusée d’enfoncer des portes ouvertes sur ce qu’il conviendrait de faire à moyens constants.
Cette charte présente cependant une avancée vers la reconnaissance d’un principe dans lequel ne peut que se retrouver le Sgen-CFDT : la culture n’est pas un supplément d’âme aux enseignements disciplinaires, seul crédo d’autres syndicats. Contribuant en profondeur au vivre ensemble par ailleurs appelé de tous les vœux, elle est une clé majeure de tous les apprentissages et le meilleur chemin vers une intégration dans la société des jeunes qui nous sont confiés. A ce titre, elle rappelle la cohérence entre temps scolaire et temps du péri et de l’extrascolaire, temps de l’élève et temps de l’enfant. En rappelant cette enjeu des arts et de la culture à l’école, la charte fait œuvre utile. Elle conforte l’engagement des enseignants porteurs de démarches pédagogiques innovantes. La présente charte a par ailleurs le grand avantage de ne pas tomber dans le travers du guide de mise en œuvre du Parcours d’Education Artistique qui avait suivi la loi de 2013 : rédigé alors par le seul ministère de l’Education Nationale, il présentait le défaut majeur de ne pouvoir être revendiqué par un ministère de la Culture, partenaire pourtant incontournable de toute politique cohérente en la matière.
Les idées ne manquent pas, les attentes non plus
Restent les champs à investir dans ces domaines des arts et de la culture pour la CFDT : veiller à ce que les actes ne contredisent pas les discours, et que les discours se traduisent sur le terrain dans les volets culturels des établissements et dans les pratiques pédagogiques. Revendiquer que tout enfant ait de manière effective au moins deux fois au cours de sa scolarité obligatoire une rencontre ambitieuse avec des œuvres et des artistes dans une pédagogie de projet coconstruite ; pour ce faire s’assurer d’une traçabilité du parcours de chaque jeune dans la durée, par l’outil Folios ou par une autre voie ; et pour favoriser le partenariat et la généralisation des parcours sur l’ensemble du territoire, inciter à ce que formations initiales et formations continues constituent un premier lieu de rencontre entre artistes et enseignants…
Les idées ne manquent pas, les attentes non plus.
FLORENT VIGUIÉ.