Déclaration liminaire du Sgen-CFDT en réponse à l’intervention de Patrick Kanner, ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports.
Monsieur le Ministre, nous saluons votre présence en ouverture de la réunion de notre comité technique ministériel.
Puisqu’il a été fait allusion aux résultats électoraux, je rappellerai que le Sgen-CFDT y a obtenu un très bon résultat, en nette progression avec 21% des voix, ce qui confirme la confiance grandissante que les personnels, particulièrement ceux des établissements, lui accordent.
En ce qui concerne la politique du gouvernement auquel vous appartenez en faveur de la jeunesse, et votre action dans ce domaine, le Sgen-CFDT considère, de même que certains de vos interlocuteurs représentatifs du monde de la jeunesse, comme la FAGE, que cette action menée sur la durée a affiché des ambitions concrètes en étant servie par une volonté d’agir indéniable. Des résultats intéressants sont là pour en témoigner.
Ce qui a été lancé touchant aux rythmes éducatifs, autour des PEDT (Projet Éducatif Territorial), suit une logique à laquelle le Sgen-CFDT s’est dit favorable, même si nous regrettons que le Ministère de la Jeunesse et des Sports ne se soit pas positionné assez fortement comme un acteur incontournable dans la construction des projets d’accueil périscolaire, dans le cadrage des recrutements, et dans la formation des acteurs, alors qu’il avait la légitimité d’un savoir-faire sur ces questions.
De même nous approuvons certaines dispositions de la loi travail qui concernent votre champ d’action, comme l’extension de la garantie jeunes, ou l’ARPE (Aide à la Recherche du Premier Emploi).
Mais cette politique est mise en œuvre par des personnels, et pour nous, syndicat de personnels, le bilan de votre action doit intégrer votre politique des personnels.
Or on doit constater qu’en tant que patron d’un ministère de plein exercice, vous avez mené ce qui peut ressembler à une « vente par appartements » de votre ministère : entre la réforme territoriale mal née, qui désorganise les services, le transfert des CREPS aux régions que j’évoquerai plus loin, le pilotage de l’Agence du service civique par le Haut commissariat, les agents des DDI qui ne vous appartiennent plus, le tableau est sombre et n’incite guère à l’optimisme quant au devenir d’un ministère aussi affaibli.
Dans le champ de la jeunesse, des décisions ont été imposées, dans un contexte social et sociétal marqué par les attentats, sans suffisamment prendre en compte l’impact sur les personnels, en particulier dans un cadre budgétaire contraint.
La montée en charge du service civique se traduit par un doublement de la charge de travail, le travail sur le développement de la citoyenneté, la lutte contre la radicalisation sont autant de thématiques nouvelles qui s’additionnent et représentent une charge de travail conséquente et nouvelle pour les personnels de la Jeunesse et des Sports, qui ne prennent pas en compte le temps de la formation et qui peuvent percuter la culture professionnelle, comme la lutte contre la radicalisation qui pose des questions importantes en matière d’éthique….
Il aurait fallu prendre en compte réellement l’augmentation de la charge de travail : à moyens constants voire réduits, les personnels ne peuvent pas tenir le rythme.
Lisez les réponses du Ministre aux questions soulevées par le Sgen-CFDT
