La loi de refondation affichait une priorité au primaire où l'effort éducatif principal doit être mené pour réduire la difficulté scolaire. De fait, le 1er degré a connu de nombreuses transformations, souvent pertinentes même si elles ne vont pas toujours assez loin...
Par ailleurs, si des évolutions ont également été programmées pour les personnels, ceux-ci tardent à les voir se concrétiser.
Le primaire trop longtemps négligé
La priorité au primaire, c’était d’abord la reconnaissance qu’on avait trop longtemps négligé cet échelon du système éducatif dans la lutte contre l’échec scolaire, qu’on y avait accordé trop peu d’attention et trop peu de moyens. C’était aussi reconnaître l’importance et la spécificité de l’école maternelle, après les jugements méprisants sur « la sieste et les couches ». À bien des égards, il y avait là un virage salutaire.
En matière législative et réglementaire, le primaire a effectivement été l’objet d’une intense activité : nouveaux rythmes scolaires, nouveaux programmes, nouveaux cycles, circulaire sur la maternelle, créations de postes pour l’accueil des moins de 3 ans ou pour le dispositif « plus de maîtres que de classes » …, un ensemble de textes qui ont globalement amélioré le cadre de fonctionnement de l’enseignement primaire.
Des évolutions qui restent parfois au milieu du chemin
Cependant, les évolutions conduites, si elles vont dans le bon sens, restent parfois à mi-chemin de ce qu’il faudrait faire. C’est le cas par exemple de la réforme des rythmes scolaires. Plus problématique, certaines sont dénaturées au fur et à mesure de leur application, comme par exemple le dispositif « plus de maîtres que de classes » qui se transforme de plus en plus en « plus de classe » au détriment de sa vocation pédagogique.
La persistance du schéma « un maître, une classe »
D’une manière générale, on peine toujours à s’éloigner du schéma « un maître, une classe » qui s’est pourtant avéré excessivement contraignant aussi bien pour les apprentissages que pour la qualité de vie au travail des personnels. Certaines évolutions nécessaires n’ont par contre pas été trahies, faute d’avoir été engagées ou même envisagées ! C’est notamment le cas de la création d’un établissement du premier degré, dont chacun reconnaît aujourd’hui la nécessité (en privé, parfois), aussi bien pour améliorer le fonctionnement de l’école que pour y développer la démocratie sociale.
Pas de refondation sans reconnaissance du travail des personnels
Mais si le Sgen-CFDT a soutenu la réorientation pédagogique engagée par la loi de refondation, il a très tôt affirmé qu’on ne pourrait refonder l’école sans mieux reconnaître le travail des personnels. Avec deux exigences majeures : accorder aux professeurs des écoles la parité avec leurs collègues du second degré en matière de rémunération et de déroulement de carrière, et reconnaître pleinement le travail particulier des conseiller.e.s pédagogiques, des formateur.e.s et surtout des directeurs et directrices d’école.
C’est pour cela que, à la différence d’autres organisations syndicales comme la FSU ou FO, il a signé le protocole catégoriel de mai 2013, lequel a notamment instauré l’Indemnité de Suivi et d’Accompagnement des Elèves et programmé la hausse des taux d’accès à la hors classe et la création d’un grade à accès fonctionnel pour bonifier la carrière de ceux qui assument des fonctions particulières. Des acquis fondamentaux pour les personnels, mais qui doivent maintenant se concrétiser pleinement pour rendre justice aux personnels.
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