Taux d’encadrement : le grand écart perdure

Taux d’encadrement : les écarts entre académie vont continuer à se creuser

Le nombre de postes d’IEN et d’IA-IPR n’évolue pas entre les années 2015-2016 et 2016-2017. Ainsi les écarts de taux d’encadrement entre académie vont continuer à se creuser.

À la rentrée 2016, le Sgen-CFDT estime que d’une académie métropolitaine à l’autre, il y aura de 141 à 267 professeurs des écoles par IEN et de 143 à 243 enseignants du second degré par inspecteur.

Taux d’encadrement dans le second degré : nombre d’enseignant·e·s par IEN ou IA-IPR

Source : Sgen-CFDT d’après le Ministère de l’Éducation Nationale

Les personnels d’inspection doivent de plus en plus contribuer à un « renforcement de la professionnalisation des personnels d’enseignement, d’éducation et d’orientation, [au] développement de l’expérimentation pédagogique et de nouvelles méthodes d’évaluation des élèves, [à]la rénovation de l’orientation et la redynamisation des partenariats », en veillant à « instaurer la confiance, expliciter le sens des réformes, contribuer à leur application au plus près des personnels et des élèves » (nouvelle circulaire de mission des IA-IPR et IEN parue au Bulletin officiel de l’Education nationale le 17/12/2015).

Les personnels d’inspection qui sont attachés à accompagner les personnels ne peuvent le faire dans de bonnes conditions.

Dans les académies où le taux d’encadrement est faible (nombre de personnels enseignants par inspecteur·trice élevé) plus encore qu’ailleurs, les personnels d’inspection qui sont attachés à accompagner les personnels ne peuvent le faire dans de bonnes conditions. La charge de travail étant trop importantes, plusieurs d’entre eux·elles ont signalé au Sgen-CFDT ces dernières années, qu’ils ne parvenaient pas à mener de front et sereinement toutes leurs missions auprès des personnels enseignants. D’autant que les académies dans lesquelles le taux d’encadrement est le plus faible sont aussi souvent celles dans lesquelles la proportion enseignant·e·s stagiaires, néo-titulaires ou contractuel·le·s est élevée. Or les personnels d’inspection ont pour mission d’accompagner de plus près ces personnels… l’effet de ciseaux est net.

Du côté des enseignant·e·s, cette situation peut renforcer l’image d’une inspection lointaine, peu accessible.

Cela n’aide évidemment pas à « instaurer la confiance » pourtant souhaitée par l’institution. En cas de difficultés professionnelles, les IEN et IA-IPR sont alors rarement vu·e·s comme des personnels ressources auxquels il serait possible de s’adresser pour obtenir un regard extérieur et des propositions constructives pour évoluer professionnellement.
Pour le Sgen-CFDT, la refonte des missions des corps d’inspection va dans le bon sens, mais il faut aller plus loin dans la modification des modalités d’évaluation du système éducatif. En tout état de cause, un rééquilibrage des dotations entre académie doit être menée dans ce domaine. C’est ce que nous avons demandé lors du Comité technique ministériel du 17 décembre 2015.

Pour aller plus loin

> Compte-rendu du CTMEN du 17 décembre 2015