CIA, Hors Classe des PerDir : comment évaluer sans décourager ?

18 décembre. Les résultats d’attribution du CIA (Complément Indemnitaire Annuel) sont tombés dans de très nombreuses académies. De même, les résultats de la promotion à la hors classe sont connus depuis le 12 décembre.

Quelques un·es se réjouissent, beaucoup sont déçu·es.

Pour notre organisation, il s’agit d’abord d’un problème d’évaluation et de reconnaissance de l’engagement professionnel. Mais également d’une enveloppe financière globale insuffisante pour reconnaître l’engagement professionnel des cadres. La répartition dans trois viviers n’est pas clairement explicitée.

Concernant le CIA

Il est censé être lié avec l’engagement et la manière de servir, évalué par le compte-rendu d’entretien annuel.

Ce que dit le texte : » Le complément indemnitaire annuel (CIA) tient compte de votre engagement professionnel et de votre manière de servir, évalués lors d’un entretien professionnel annuel mené par votre supérieur hiérarchique direct. Il est compris entre 0 et 100 % d’un montant maximal par groupe de fonctions fixé par arrêté ministériel. »

Outre le fait qu‘il est le plus souvent décorrélé de cette évaluation, il y a de plus en plus un décalage temporel entre la réception du document bilan du CREP et notification du CIA.

Dans de nombreuses académies les critères sont peu ou pas explicités, ce qui participe à l’incompréhension des collègues.

Concernant la Hors Classe des PerDir

Les enjeux pour les collègues sont bien sûr pécuniaires, mais il s’agit aussi de reconnaissance professionnelle. Notamment pour celles et ceux qui approchent de la retraite et voient des collègues plus jeunes accéder à cet échelon.

La CFDT Éducation s’est exprimée sur le fait que le taux de promotion est notoirement insuffisant depuis des années et qu’il bloque ainsi la moitié de la profession sur la planche d’appel sans pouvoir promouvoir réellement un grand nombre d’entre nous. Cela génère une frustration qui augmente.

Même si les personnels de direction ont bien en tête que cela n’est en rien automatique.

Là aussi, il serait utile d’avoir une clarification, mais surtout une augmentation du taux de promus conséquente.

800 collègues promus chaque année,  pour 5000 qui attendent, cela ne peut plus durer.

Mais la seule augmentation du taux de promotion à la hors classe, si elle est indispensable, ne sera pas suffisante.

Pour la CFDT  c’est la structure même de l’évaluation et donc des modalités de gouvernance qu’il faut revoir.

C’est ce que nous avons porté lors des premiers groupes de travail initiés par la direction de l’encadrement sur l’attractivité du métier, l’allègement de la charge de travail, la réécriture du référentiel du métier.

Ce que nous portons comme revendications dans ce domaine

L’évaluation doit être conçue comme un vecteur de développement professionnel et non comme un document standardisé. Il faut que le travail réel puisse apparaître dans sa difficulté et dans sa complexité, pas le seul travail prescrit.

• Celui d’adjoint·e de catégorie 4 ou 4 ex qui passe ses congés estivaux à construire des emplois du temps.
• Celui de chef·fe sans secrétaire général-e et dont l’adjoint est parti faire un intérim.
• Celui de chef·fe devant faire face à des collectifs hostiles de collègues.

Trop souvent, les réalités du terrain n’apparaissent pas dans des documents dont les standards sont très majoritairement liés à la performance.

Moderniser le système éducatif passe par une évolution du management et de l’accompagnement des cadres. C’est le seul moyen de redonner du souffle et du sens à une profession qui s’use et s’abîme à orchestrer des réformes sans les moyens pour le faire. La rigueur budgétaire ne pourra pas être une excuse.

La CFDT Éducation Formation Recherche Publiques portera vos voix, celles de la modernisation et de l’humanisation du système éducatif.

Prenez soin de vous pendant les congés et passez de belles fêtes de fin d’année.