En participant au Pré-sommet organisé par l'Unesco, le Sgen-CFDT a pu entendre et comparer les préoccupations internationales en matière d'éducation et de métier enseignant. Le moins que l'on puisse dire, c'est que dans le monde, les problématiques éducatives sont identiques.
En réunissant les ministres de l’éducation de 140 États, l’Unesco entendait préparer le futur débat à l’ONU le 19 septembre prochain qui vise à mettre l’investissement dans l’éducation au cœur des préoccupations des gouvernants. Force est de constater que les problématiques que l’on rencontre en France notamment le recrutement enseignant sont aussi présentes au niveau international.
Pour le Sgen-CFDT, il est donc grand temps d’agir !
Un sommet où on parle du métier d’enseignant avec très peu d’enseignants présents.
À la question posée par l’animatrice à l’assemblée présente : « combien d’enseignants sont dans cette salle ? », seule une trentaine de personnes se sont levées.
Si les enseignants étaient représentés officiellement par l’Internationale de l’éducation, il est tout de même dommage que ceux-ci, celles-ci n’aient pas assez été présent·es dans les différentes tables rondes pour échanger notamment sur la réalité de leur métier.
Cela donne donc, à l’issue de ce sommet, un sentiment amer de déjà-vu. Les dirigeants décident mais ils le font sans vraiment consulter les acteurs directement concernés par les mesures qu’ils vont prendre.
C’est ainsi que l’Internationale de l’éducation a pointé l’absence trop souvent de dialogue social au sein des différents états, un dialogue pourtant essentiel pour adapter les réponses, les décisions à la réalité et notamment aux problématiques remontées par les personnels.
Alors, oui les enseignants sont prêts à transformer l’école, encore faut-il leur donner la parole et qu’ils/elles soient entendu.es.
Une attractivité du métier d’enseignant qui pose question
Le sujet qui préoccupe tous les états est la désaffectation pour le métier d’enseignant. Il faudra en effet selon l’Unesco, recruter 69 millions d’enseignants pour assurer l’universalisation de l’enseignement primaire et secondaire d’ici à 2030.
Les symptômes sont pourtant connus : manque d’accompagnement, charge de travail, manque de reconnaissance et bien-sûr problématique de rémunération.
Chaque gouvernement est aujourd’hui confronté à cela entraînant de plus en plus le recrutement de personnels enseignants de façon contractuels. Le nombre de démission augmente fortement et notamment chez les jeunes.
Ainsi, on constate que 25 % des jeunes sur un certain nombre de pays anglo-saxons démissionnent dans les 5 années qui suivent leur titularisation.
C’est bien d’une dévaluation sociale dont souffre le métier, une tendance qui met à mal un grand nombre de professionnels.
Alors, pour le Sgen-CFDT, si l’on veut transformer l’éducation, il convient que les acteurs et actrices qui vont être au cœur du système éducatif, soient bien reconnus pour leurs compétences et accompagnés, soutenus dans leur mission de transmission. Il n’y a sans doute pas de recette miracle pour permettre de réinstaller cette confiance mais il faut avant tout instaurer à tous les étages bienveillance de proximité et dialogue social.
La question de l’Éducation à l’environnement et au développement durable
L’un des sujets de préoccupation de ce sommet était la nécessité d’installer dans les programmes l’Éducation à l’environnement et au développement durable, dans les attributions de l’école l’éducation à l’environnement et au développement durable.
Si ce sujet revient aussi souvent sur la table dans les différentes réunions internationales, c’est bien parce qu’il y a urgence à agir.
Des écoles ont ainsi fermées aux îles Fidji du fait de la montée des océans, conséquence du réchauffement climatique. Il y a donc consensus sur cette question.
Encore faut-il pour cela que l’écologie prenne le pas sur les intérêts économiques ?
D’autre part, cette éducation doit se faire au sein des établissements de manière transversale et ne pas être l’apanage seulement des enseignements de sciences. Pour cela, il faut sans doute conduire des projets qui vont mobiliser plusieurs classes, niveaux, disciplines afin de comprendre que la problématique climatique doit être porté par tous. De tels projets doivent également dépasser le cadre strict de l’École et tenir compte aussi de ce qui se passe sur le territoire dans les temps péri et extrascolaires.
Pour les enseignants, cela passe avant tout par une formation aux enjeux et par du temps de concertation pour travailler ensemble et construire les outils, les projets en direction des élèves. Mais, ceci ne doit pas être du temps en plus mais un temps valorisé pour cela.
Changer la vision des politiques sur l’éducation et le métier enseignant
Les défis en matière d’éducation sont donc multiples pour remettre la question de l’éducation au centre des préoccupations internationales.
Vouloir transformer l’éducation et le métier d’enseignant peut s’avérer une bonne chose à la condition d’installer une confiance envers les personnels et de reconnaître le travail accompli.
Dans ce domaine, les mots ne suffiront pas. Il faudra des actes notamment pour accompagner les personnels vers ces changements. Pour le Sgen-CFDT, le premier défi est d’ailleurs sans doute celui de ne pas tenir de positions convenues sur les métiers de l’enseignement mais de se mettre à l’écoute en installant un véritable dialogue social pour mieux répondre aux besoins.