Dans un article précédent nous avions soulevé le problème de l'attractivité du métier. Être Conseiller Principal d’Éducation en 2021 n'attire plus comme il y a 20 ans. Pour mieux comprendre ce constat, le Sgen-CFDT est allé à la rencontre des collègues, mais aussi nous avons étudié les données.
Une baisse de recrutement des CPE qui se confirme au fil du temps
Mis à part le Plan d’urgence de 1999, qui a ouvert exceptionnellement 1000 postes au concours externe de CPE, le volume de postes aux concours oscillait entre 500 et 600 postes dans les années 2000 (sources : PLF Programme de Loi de Finances).
Depuis, c’est la chute.
Paradoxalement, dans le second degré, depuis 2008 le nombre d’élèves accueillis est en constante augmentation. Les postes proposés au concours devraient donc suivre cette même courbe. Ce n’est pas le cas.
De l’avis général, que ce soit en collège comme en lycée et lycée professionnel, les collègues constatent une augmentation du nombre d’élèves accueillis dans leur établissement.
Il semblerait que le choix opéré par l’Administration soit celui d’une augmentation du ratio nombre d’élèves/nombre de CPE, ce que les retours de terrain nous confirment unanimement.
Des conditions de travail qui se dégradent
Du point de vue des conditions de travail et en parallèle de ces données chiffrées, nos récents articles ont témoigné de l’usure de la profession.
- Accompagnement tout au long de la carrière professionnelle :
Les CPE rencontrent rarement voire exceptionnellement leur corps d’inspection excepté pour les rendez-vous de carrière.
De plus, le fait que les inspecteurs EVS s’occupent aussi des Personnels de direction va évidemment générer une certaine retenue lors de l’échange. - Accompagnement en termes de formation tout au long de la vie :
La formation initiale proposée actuellement dont l’apport qualitatif reste à démontrer manifeste un réel manque d’ancrage dans le quotidien des CPE pour un métier qui est la pierre angulaire du fonctionnement des EPLE - Manque de soutien :
Les collègues sont de plus en plus nombreux à souffrir de l’accroissement de la charge de travail mais aussi du peu de confiance accordée. - Absence de perspectives :
Le manque de reconnaissance et de valorisation de leur investissement se traduit par plusieurs constats : un nombre de candidats au concours en baisse, une augmentation des reconversions (cf Résultats de l’Enquête CPE), un nombre de ruptures conventionnelles et de démissions en forte hausse.
De nombreuses revendications non satisfaites
Les collègues attendent plus que de simples capsules vidéo vantant leur investissement et la qualité de leurs actions.
La reconnaissance doit se traduire en revalorisation salariale, une formation initiale et continue de qualité et une valorisation du parcours professionnel incluant un bilan de compétences.
- Une véritable revalorisation qui aille au delà de la seule augmentation obtenue au printemps 2021
- Une formation continue en adéquation avec l’évolution du métier et les publics accueillis.
- Une valorisation des acquis et de l’expérience des CPE permettant la reconversion professionnelle dans et hors de l’Institution scolaire.
- Un bilan de compétences pris en charge par l’employeur.
Une profession qui demeure néanmoins pleinement investie au service de la réussite des élèves
Le Sgen-CFDT a montré sa détermination à donner la parole à ces agent.es, il poursuivra à porter leurs revendications avec la même détermination que par le passé ).
L’histoire prouve que la détermination et la persévérance finissent par payer.