Le Sgen-CFDT avec l'intersyndicale a dénoncé le projet de création d'une école véto privée, soumis pour avis au CNEA du 11/02/22. Ce projet élaboré dans la grande précipitation ne permettra pas d'assurer une formation de qualité. Le Sgen CFDT était représenté par Gisèle BAULAND et JF LE CLANCHE.
Le Sgen-CFDT et la CFDT ne sont pas opposés à l’enseignement privé, pas plus qu’à la création d’une École véto privée dans l’enseignement supérieur comme dans l’enseignement technique. Nous réaffirmons notre attachement à un enseignement de qualité égal et maximal dans le privé comme dans le public.
Contre un projet mal ficelé voire bâclé, le passage en force est inacceptable.
Suite à une déclaration intersyndicale, le Sgen-CFDT a ajouté des éléments d’analyse, lus en CNEA (Conseil national de l’enseignement agricole).
Il n’est pas fréquent pour notre organisation syndicale de ne pas participer au dialogue social au sein des instances.
Respecter le principe d’assurer des enseignements adossés à une recherche forte pour l’enseignement supérieur est primordial, notamment pour former les futurs vétérinaires. Ils doivent bénéficier d’une formation d’excellence couvrant la diversité des espèces animales. Cette formation doit être riche en apports théoriques et pratiques. Elle doit aussi bénéficier d’équipements, de locaux, de partenariats appropriés, avec un encadrement de qualité et un volet social ambitieux. UniLaSalle ne respecte pas le Code Rural qui précise qu’une école vétérinaire privée doit comporter un CHV, le montage proposé se révèle irréaliste.
Des frais de scolarité prohibitifs, ce n’est pas le point le plus anodin. Ils s’élèvent à 15 500 euros par an (soit pour les 6 années d’études 91 500 euros à consentir). Pour les étudiant.es étrangers, là UniLaSalle porte les frais de scolarité à pas moins de 140 000 euros pour l’ensemble du cursus.
Ces pratiques risquent fortement de voir l’effectif d’étudiant.es formés pour la France très réduit. Là encore, à l’aune du projet, on va se retrouver à rebours de l’objectif premier affiché par le ministère et l’actuelle majorité, à savoir être en capacité d’installer davantage de vétérinaires en milieu rural. Ce sera raté.
Un projet concurrent des ENV publiques et qui pourrait les affaiblir. D’autant que la directrice des études d’UniLaSalle vient précisément de l’ENV de Lyon. Le début d’un « pillage » des partenaires et des compétences des Écoles Vétos publiques?
Le projet déposé par le groupe UniLaSalle fait l’objet de remarques nombreuses émanant des experts indépendants consultés. La Profession de son coté ne soutient pas ce projet.
« Avis très critique des expert.es et de la Profession »
Des expert.es unanimement critiques.
Le MESRI et l’AEEEV (European Association of Establishments for Veterinary Education) soulignent l’existence de quelques points positifs dans ce projet d’École véto privée mais, pour le Sgen-CFDT, ils ne contrebalancent pas les nombreuses insuffisances de fond et de forme qui ont été notifiées. D’ailleurs le MESRI n’a pas donné l’agrément Master à ce cursus.
Pour le Sgen-CFDT, il faut revoir et affiner ce projet. Il faut le présenter ultérieurement aux membres du CNEA en tenant compte des remarques et nombreuses critiques émises. Pour cette raison, le Sgen-CFDT n’a pas siégé au CNEA et votera contre ce projet s’il demeure en l’état.
Le MESRI n’a pas donné l’agrément MASTER à cette formation vétérinaire privée