Compte-rendu de la rencontre avec la ministre du 25 mars : un effort important pour la recherche mais trop faible sur les premières années, et des dispositifs d'emplois (CDI de mission, chaires de professeurs juniors) qui ne répondent pas aux enjeux, et auxquels le Sgen-CFDT s'opposera.
Le budget de la LPPR (loi de programmation pluriannuelle de la recherche)
L’effort pour la recherche reste à l’ordre du jour, malgré l’annonce faite par le Président du report de l’ensemble des autres réformes engagées) et les montants annoncés il y a quelques jours correspondent bien à du cumulatif.
« un engagement fort mais réaliser une premier étape plus conséquente aurait permis de rassurer la communauté scientifique. »
Pour le Sgen-CFDT, il est bien sûr extrêmement important qu’il y ait une telle augmentation des sommes consacrées à la recherche : 25 Md sur 10 ans, 5 Md par an à partir de 2030, soit un budget recherche augmenté de 33%. L’objectif de 1% du PIB pour l’investissement public serait alors atteint (0,7% actuellement). Pour mémoire, l’augmentation du budget recherche sur la période 2012-2017 s’était élevée simplement à 50 M d’euros.
2021 | 2022 | 2023 | 2024 | 2025 | 2026 | 2027 | 2028 | 2029 | 2030 | |
Augmentation annuelle/année précédente(M€) | + 400 | + 400 | + 400 | + 500 | + 500 | + 500 | + 500 | + 600 | + 600 | + 600 |
Augmentation globale/2020 (M€) | + 400 | + 800 | + 1 200 | + 1 700 | + 2200 | + 2 700 | + 3 200 | + 3 800 | + 4 400 | + 5 000 |
Nous regrettons par contre qu’il faille attendre 3 ans pour avoir 1,2 Md de plus par an (le Sgen-CFDT réclamait 1,5Md de plus par an). Si les 5Md de plus par an dans 10 ans constitue un engagement fort, réaliser une premier étape plus conséquente aurait permis de rassurer la communauté scientifique.
La revalorisation salariale et indemnitaire
Nous espérons aussi que la position actuelle –séparation de la revalorisation des salaires (644M sur 7 ans) et compensation retraites (1,2MD sur les 3 dernières années) sera maintenue, pour permettre à la fois le rattrapage salarial nécessaire après des années de dégradation pour la profession et la possibilité de maintenir les niveaux de retraite.
La revalorisation indemnitaire totale s’élèvera à 644 M d’euros (soit 92 M d’euros sur 7 ans) et 1,2 Md seront attribués sur les 3 dernières années au titre de la compensation dans le cadre de la loi retraite. En ce qui concerne cette revalorisation indemnitaire, son affectation sera discutée avec les organisations syndicales. Dans les options discutées, il est envisagé que cette revalorisation soit plus importante pour les catégorie C, par exemple.
Outre le fait qu’aucun jeune chercheur ne sera recruté en dessous de 2 SMIC, les chargés de recherche des organismes et les maîtres de conférences des universités bénéficieront d’une revalorisation d’au moins 1 100 € annuelle. L’augmentation des rémunérations devraient à terme être de 6 000 euros annuel en moyenne pour les MCF, et de 6 000 à 7 500 euros par an pour les chargés de recherche par exemple.
Il est également prévu une augmentation forte du nombre de contrats doctoraux (2000 par an en plus à l’horizon 2027, dans l’ensemble des champs disciplinaires).
Toujours pas d’emplois pérennes
Enfin, nous rappelons notre attachement à des emplois pérennes, auxquels ne répondent ni les CDI de mission ni les chaires de professeur junior, et nous continuerons à lutter contre ces deux projets.