L'administration est parfois qualifiée d'entité froide, éloignée des agents. Un dispositif interne au ministère de l'agriculture, le RAPS, a pour mission d'accompagner les agents dans le maquis de leur carrière. Cette interface singulière vient d'être évaluée par le biais d'une enquête.
Un réseau original pour conseiller et orienter les agents dans leur carrière
Le réseau d’appui aux personnes et aux structures (RAPS) est composé d’ingénieurs généraux (IGAPS). Ils ont pour mission d’accompagner les agents (quelques soit leur catégorie) dans leur parcours professionnel, le déroulement de leur carrière et la résolution de conflits au travail. Cet accompagnement peut se faire à distance ou en présentiel. Il peut se concrétiser sous par l’organisation d’un ou de plusieurs entretiens individuels sur site (soit au bureau des IGAPS soit par téléphone).
Ce dispositif est original et propre au ministère de l’agriculture.
Pour le Sgen-CFDT, tout dispositif favorisant l’écoute et le dialogue entre l’administration et les personnels est constructif et va dans le bon sens. Avec la modification du rôle des CAP (mettre lien vers article) et la fin de la consultation des représentants du personnel y siégeant pour donner un avis sur les mobilités et les promotions des agents, l’existence du RAPS devient essentielle. Pour le Sgen-CFDT, son activité risque fortement de se développer dans les années à venir.
Une enquête utile pour évaluer ce réseau
Une enquête « de perception » a été réalisée en novembre 2019 auprès des agents du ministère. Son objectif était d’évaluer la qualité des services rendus par le RAPS et de recenser des pistes d’améliorations possibles. Pour le Sgen-CFDT, cette initiative est positive et objectivise ce ressenti.
L’analyse des résultats vient d’être publiée. 15 108 agents ont été invités à participer à l’enquête et 5 186 y ont répondu, dont 4273 de façon complète (28%).
Compte tenu du faible taux de réponses complètes, les résultats devront être interprétés avec certaine prudence. 97% des répondants sont des agents titulaires, et les plus nombreux appartiennent à la catégorie B.
La répartition des répondants en fonction de leur secteur d’activités est relativement homogène :
- 40% des répondants sont affectés en direction départementale,
- 18% en direction régionale,
- 10,4% en administration centrale,
- 17,6% dans l’enseignement agricole,
- 10,3% en établissement public,
Que faut-il retenir des résultats ?
Des bénéficiaires globalement satisfaits
- 7 agents sur 10 estiment avoir obtenu des réponses satisfaisantes de la part de l’IGAPS.
- Le réseau des IGAPS est connu : + de 85% des agents ayant rencontré un IGAPS connaissaient l’action du réseau.
- Les IGAPS vont sur le terrain : + de 90% des contacts avec les IGAPS ont été établis lors de visites de site programmées (6 fois sur 10 à l’initiative des agents).
- Les motivations de rencontre sont centrées sur l’avancement ou la promotion (27%), l’évolution professionnelle (25%), la mobilité (19%).
La qualité d’écoute est largement reconnue… la qualité des réponses est jugée inégale
La satisfaction autant que la déception exprimées par les enquêtés portent principalement sur la clarté et la précision des réponses apportées sur les 3 sujets principaux (voir ci-dessus) ayant motivé la rencontre. La qualité d’écoute de l’IGAPS est largement reconnue, la qualité de l’entretien plutôt appréciée et sa durée est jugée comme suffisante. On note que la qualité des réponses apportée aux agents par les IGAPS est inégale en fonction des territoires.
Enfin 22% des agents ne croient pas en l’utilité d’un entretien ou ne sont pas en confiance (un doute ressenti plus fortement par les agents de catégorie C).
78% n’avaient pas de motif pour le faire ou étaient absents lors de la visite ou non informés.
Pour la CFDT, ces résultats montrent que ce réseau est utile. Le Sgen-CFDT encourage les agents à ne pas hésiter à demander un entretien avec l’IGAPS de proximité. L’expérience montre que cette initiative sert souvent les agents.
Des pistes pour améliorer ce dispositif
Un certains nombre d’évolutions sont préconisées. Il convient :
- de renforcer les compétences des IGAPS, notamment sur des sujets complexes peu explorés ou moins bien maîtrisés (tel la prise en compte du handicap). Il convient de conforter leur professionnalisation dans les activités d’accompagnement et de conseil.
- de rédiger, suite à un entretien, un compte-rendu complet.
Quelques points d’interrogation demeurent en suspens :
- Quel sera le futur rôle des IGAPS suite à l’évolution des compétences des CAP ?
- Comment réduire la diversité constatée des approches des IGAPS ?
- Comment renforcer la confiance des personnels dans ce réseau ?
- Quelle suite sera t-il donné à l’impression parfois ressentie que cet accompagnement est surtout destiné aux agents de catégorie A, voire A+ ?
Le service rendu par ce réseau est globalement apprécié et reconnu.
Une première enquête avait été réalisée en 2017 mais dans un contexte différent. Celle réalisée en 2019 a percuté une actualité dense au MAA caractérisée par la mise en œuvre de réformes importantes ou en projet, par une recherche d’optimisation des moyens humains et budgétaires touchant toute la fonction publique. Il en ressort que le service rendu par ce réseau est globalement apprécié et reconnu. Le Sgen-CFDT continuera donc à recommander aux agents de rencontrer régulièrement leur IGAPS.
Cette enquête a démontré toute son utilité pour mieux faire connaître, reconnaître et progresser l’action du RAPS composés de haut fonctionnaires ayant eu un parcours professionnel riche, notamment dans le domaine de l’encadrement et du pilotage de la conduite des politiques publiques. Les résultats fournissent des pistes pertinentes afin d’améliorer ce dispositif. Il faudra en tenir compte.
Enfin, sur cette thématique de la gestion des ressources humaine et du conseil, la CFDT réclame la fin de la pratique de la « règle de gestion RH des 3 ans » sur un poste.
