Troisième Prépa‑Pro : le rapport de l’Inspection Générale confirme la pertinence de nos critiques

Troisième prépa-pro, nouvelle voie de relégation

Ces dispositifs ne sont que de nouvelles voies de relégation, d’orientation précoce des élèves en difficultés renforçant ainsi le tri social, des moyens nouveaux de « disqualifier » la formation professionnelle et de renoncer pour ces jeunes aux ambitions culturelles et éducatives de l’École pour tous.

Le récent rapport de l’inspection générale vient de donner encore plus de pertinence à nos critiques :

• Les élèves se retrouvant en 3^ème PP appartiennent majoritairement aux couches sociales défavorisées, dans certaines académies ils représentent jusqu’à deux tiers des effectifs.
• Les élèves qui suivent la classe de 3^ème prépa-pro en collège se sentent relégués, sans contact avec les élèves de la voie générale, au sein du lycée professionnel comme à part avec un statut de collégiens au milieu de lycéens et ne pouvant donc prétendre aux mêmes droits.
• L’inspection générale pointe l’obligation devant laquelle se trouvent les enseignants de devoir opérer un choix entre exigence programmatique et certificatives et adaptation aux élèves qu’ils doivent scolariser.
• En terme d’orientation le résultat est inacceptable : 20 % des élèves qui disparaissent des bases de données en fin de classe de troisième sans que personne ne sache réellement ce qu’ils deviennent, auxquels s’ajoutent encore 19 % en fin de seconde professionnelle et 14 % en 1^ère année de CAP.

L’Inspection générale affirme que ces classes sont « un dispositif indispensable » : pour le Sgen-CFDT, c’est uniquement le cas dans le cadre du collège unique actuel, qui ne peut survivre qu’en excluant de la réussite les élèves les plus éloignés du modèle standard de l’élève auquel il s’adresse.

L’implication de nos collègues PLP dans ces classes de troisième prépa-pro n’en est que plus remarquable

L’implication de nos collègues PLP dans ces classes de prépa-pro n’en est que plus remarquable. Ils doivent sans cesse innover pédagogiquement. Mais le rapport de l’inspection générale a aussi le mérite de relever le prix de cet investissement :  «cet enseignant cumule le fait de ne pas remplir sa mission et de décider unilatéralement de ce qu’il ne fera pas, aux risques de manquer d’ambition, de dégrader l’enseignement proposé, de ne pas donner toutes les chances de réussite au DNB, (…), de réduire les chances de poursuivre un parcours de formation dans des études ultérieures ou de ne pas proposer les approches culturelles auxquelles ces élèves peuvent légitimement prétendre. Qui peut prendre sans état d’âme cette responsabilité ? »

Le Sgen-CFDT continuera de réclamer l’abrogation de ces dispositifs. C’est au collège d’adapter son fonctionnement à l’ensemble de ses élèves. Pour cela les équipes pédagogiques doivent disposer de l’autonomie nécessaire à cet objectif. C’est une des raisons du soutien du Sgen-CFDT à la réforme du collège.

Les démarches de découverte professionnelle, susceptibles d’aider l’adolescent à acquérir des compétences spécifiques, à élargir son horizon et à « mûrir » un projet, doivent être offertes à tous.