Conseil supérieur de l’éducation du 11 juin 2020 : Déclaration liminaire du Sgen‑CFDT

Déclaration liminaire
Conseil supérieur de l’éducation
11 juin 2020

Madame la présidente, mesdames et messieurs les membres du CSE,

Ce Conseil supérieur de l’éducation se réunit dans des circonstances évidemment bien particulières, peut-être à une nouvelle croisée des chemins.

Nous sommes en train de sortir de trois mois de continuité pédagogique assurée par tous les moyens possibles dans le cadre du travail à distance. Enfin pas tous les moyens… mais principalement pour ne pas dire uniquement, avec les moyens en équipements numériques personnels et familiaux des enseignants. Que ceux-ci soient remerciés, en attendant le versement d’une prime d’équipement numérique pour toutes et tous.

Continuité pédagogique assurée avec les équipements personnels et familiaux des enseignants…

Depuis quelques semaines pour les écoles et les collèges, quelques jours pour les lycées, nous assistons à la mise en place d’un système hybride de retour en classe, certainement indispensable mais qui pose de gros problèmes d’organisation pour les équipes de direction, les équipes pédagogiques et vie scolaire, les personnels administratifs et les agents d’entretien, le tout dans le cadre de plans de sécurité sanitaire très contraints.

Nul doute que ce mois de juin 2020 restera dans les annales de l’Éducation nationale comme un mois particulièrement difficile, chaotique et étrange à la fois.

Le bilan de cette période de confinement devra être fait en terme d’apprentissages et de décrochages afin d’adapter la prochaine rentrée scolaire et même toute l’année scolaire 2020/2021. Le Sgen-CFDT entend bien porter durant ces prochaines semaines, des propositions d’amélioration du fonctionnement de l’Éducation nationale pour mieux l’adapter aux parcours scolaires des élèves.

Tirer le bilan de la période de confinement pour adapter la rentrée et l’année scolaire 2020/2021.

Il faudra plus d’accompagnement et de tutorat, plus de coéducation et d’école inclusive, plus de projets éducatifs locaux véritablement coconstruits, plus de passerelles entre les différents cursus, une activation réelle de dispositifs de CAP en trois ans et de possibilités d’étaler le bac pro sur quatre ans, plus de cointervention opérationnelle et fléchée pour favoriser le travail en équipe mais aussi plus de cohérence et de progressivité entre les cycles, le socle commun de compétences et le continuum bac-3 bac+3.

Tout cela prendra du temps et un retour de la confiance mise à mal durant ces derniers mois, tout cela nécessitera également des moyens en ressources humaines, des marges horaires plus importantes pour les établissements scolaires et de la formation continue de qualité.

Aujourd’hui nous examinons plus de vingt projets de décrets ou d’arrêtés qui montrent que l’Éducation nationale poursuit sa route parfois chaotique, parfois intéressante. Demain, le Sgen-CFDT et la CFDT souhaitent qu’une vraie réflexion soit menée sur l’École d’après, une École s’appuyant sur un nouveau pacte d’émancipation et de faire société.